• #vismavie (de zorro de l’horlo)

    Il y a les vrais leaders, ceux qui valorisent le capital humain, récompensent les efforts fournis, favorisent l’épanouissement professionnel, protègent leurs employés, prennent leurs responsabilités, sont les premiers à baisser leurs revenus en temps de crise avant de toucher à ceux des autres, puisent dans leurs bénéfices afin d’assurer un ou plusieurs mois de salaires comme l’ont fait Chanel et Hermès lors de la crise sanitaire actuelle pour éviter d’alourdir les charges qui pèsent déjà sur les épaules de l’Etat.

    Et puis il y a les autres…. ceux qui n’ont aucune notion de partage, aucune décence ni respect pour les “petits“, drapés dans leurs privilèges de nantis écœurants, assis sur leurs grosses primes injustifiées, qui préfèrent charger l’administration en faisant appel au chômage partiel plutôt que de rogner sur la fortune acquise justement grâce à la sueur de ces “petits“ qui eux, après avoir donné le meilleur d’eux-mêmes, doivent se battre pour conserver leur emploi et assurer la survie de leur foyer.

  • #vismavie (de non-blanche)

    Le jour viendra où il me faudra expliquer à mon petit garçon ce qu’est le racisme comme je l’ai fait il y a quelques années avec ma petite fille

    Ma petite fille blanche, mon petit garçon blanc et leur maman… pas blanche

    Le prévenir qu’il y aura peut-être des enfants à l’école qui lui demanderont pourquoi sa mère n’a pas la même couleur de peau, de cheveux, d’yeux

    Lui dire qu’il subira des réflexions bêtes et méchantes, qu’il entendra peut-être des questions débiles et des “ta maman est africaine?”

    Le préserver quand on questionnera notre lien filial et charnel devant lui pour des histoires de ressemblance physique, que je serai obligée de sortir ma carte d’identité ou mes crocs lorsqu’on me prendra pour sa “nounou mauricienne”

    Lui faire comprendre le soulagement que j’ai ressenti à la naissance de chacun de mes enfants en découvrant leur joli teint rose parce que ne pas être blanc est un handicap dans ce monde de blancs et encore plus quand on porte un prénom à la con comme moi, que ça m’a pris des décennies avant d’accepter d’être Indienne et que je ne suis pas encore sûre de l’assumer

    Lui apprendre que je ne suis pas “exotique”, que les personnes qui me renvoient constamment à mes origines en me parlant de mon bronzage, de poulet au curry, parfois en faisant des gestes vers leur visage pour rire de ma couleur de peau n’ont rien de drôles

    Lui dire que ce délit de faciès, cette stigmatisation constante que je subis depuis plus de 40 ans et qui dégénère en violence pure pour d’autres personnes jusqu’au meurtre porte un nom: le racisme

    Lui rappeler que les races n’existent que pour les animaux, que nous appartenons tous à la même espèce – l’humanité-, que nous sommes faits de chair, de sang et d’amour

    Le jour viendra où je n’aurais rien à expliquer à mon petit garçon parce que toutes ces conneries auront disparu, que les hommes et les femmes auront enfin appris à s’aimer et se respecter.

    Et ce jour-là, je l’attends avec impatience

  • Signe particulier: “polarophage“

    Contrairement à ce qu’imaginent les personnes qui me connaissent dans la vraie vie ou qui me suivent sur les réseaux sociaux, je n’ai pas toujours été attirée par les polars. Mon père en lisait pas mal quand j’étais enfant, moi j’étais plus du genre Fantômette, Le Club des Cinq puis, adolescente, toutes les aventures de Bob Morane qui ornaient ma bibliothèque et ont disparu entre deux déménagements, deux continents. J’ai tenté du Sherlock Holmes mais ça ne m’a pas plu. Cependant ces lectures-là étaient principalement réservées aux vacances d’été car le reste de l’année, je devais plutôt me farcir les œuvres du XIXème et XXème siècles, bac littéraire oblige. Bref, les romans traditionnels, les réflexions intellectuelles, les essais contemporains etc, c’était plus ma came, tandis que je considérais les intrigues policières comme un passe-temps de coin de serviette de plage, un loisir sous le soleil mais sans consistance véritable, peu enrichissant culturellement et mal écrit en général. Ouaip, à 16 ans, j’étais un peu snob, j’avoue. Je le suis toujours un peu mais avec l’âge, le corps se raidit et l’esprit s’assouplit. Etudiante, les romans policiers étaient toujours un trend estival mais je suis passée du héros d’Henri Vernes, le fameux Bob Morane (qui n’est toujours pas un flic mais un aventurier, un vrai, genre James Bond à la française) aux bouquins de feu Mary Higgins Clark, auteure que je ne relirai pour rien au monde… Parce que même si à l’époque j’avais trouvé passionnantes ses premières œuvres des années 1970 et 1980, telles La Maison du guet, La Nuit du renard, La Clinique du Docteur H ou encore Un cri dans la nuit, le reste m’a semblé d’une platitude hallucinante. J’ai rapidement compris sa technique d’écriture (le plantage du décor, la montée du suspense) mais ses héroïnes toujours un peu semblables (riches, belles, talentueuses, etc comme toutes les meufs qu’on voit sur Instagram, quoi) m’ont rapidement lassée. Un peu comme Harlan Coben sauf que lui a le mérite d’être drôle. Après ça, je suis passée à Patricia MacDonald puis Patricia Cornwell. Elle, je l’adore et je crois que c’est vraiment de sa faute si je suis aujourd’hui une insupportable “polarophage“. Les livres autrefois destinés à être lus sur le sable chaud sont devenus des compagnons de table de chevet toute l’année un peu à cause d’elle.

    J’aime lire en étant allongée dans mon lit, sur le canapé ou une serviette de plage
    Lisa Gardner – Lumière noire

    Lisa Gardner, je l’ai découverte il y a environ cinq ans, en traînant à la Fnac comme d’habitude. Il y a des gens qui crèvent d’envie de passer le weekend dans un hôtel 36 étoiles pour ensuite se la raconter sur les réseaux sociaux, moi je rêve d’être enfermée une quinzaine de jours à la Fnac pour dévorer un maximum de bouquins. Chacun ses fantasmes, hein, mais là, je m’égare un peu… Bref, j’ai plutôt bien accroché avec cette auteure américaine même si elle produit du easy reading et que son style est simple. Simple mais assez addictif. On se plonge facilement dans les décors et les intrigues qu’elle invente et puis j’aime bien son héroïne D.D. Warren. Imparfaite, carburant à la caféine, terriblement têtue et très instinctive. Un peu comme moi mis à part le café, remplacé par des litres de coca zéro (je déconne, hein… sauf pour le coca zéro). Pendant le confinement, j’en ai profité pour lire, pas suffisamment puisque entre Melchior et le télétravail, j’étais loin de ma vitesse de croisière qui est d’un roman par jour mais j’ai pu me jeter sur le dernier bouquin de Lisa Gardner sorti en Poche, Lumière noire. Et j’ai plutôt bien aimé cette histoire un peu étrange de kidnapping qui navigue entre le passé et le présent d’un des personnages principaux. Il y a aussi cette relation entre la narratrice et sa mère qui m’a particulièrement touchée, pleine de non-dits et de restrictions psychologiques liées à un traumatisme que l’amour n’arrive pas à soigner. J’avoue qu’en général j’évite les livres et les films sur les enlèvements, tortures, meurtres d’enfants quand Alix n’est pas à la maison sinon j’angoisse comme une dingue… Là, j’en ai lu deux…

    … mais le mieux: ça reste quand même mon dodo!
    Franck Thilliez – Rêver

    Entre Franck Thilliez et moi, le statut de notre relation est “c’est compliqué”. En lisant son deuxième roman Train d’enfer pour Ange rouge, j’avais compris qui était le méchant dès le début, à cause du titre. Ballot, hein. Et ensuite, j’ai enchaîné avec La Forêt des ombres que j’ai tout simplement détesté au point de vouloir déchiqueter le livre avec mes dents. Sérieusement, ce roman là m’a perturbée et le malaise qui en est ressorti m’a plus que déplu. J’ai failli laisser tomber Franck Thilliez pour de bon, passer au statut “célibataire- intéressée par les hommes” mais quelque chose en moi m’a conseillé de persévérer. Et je n’ai pas été déçue par ses ouvrages suivants. Certains m’ont plu plus que d’autres mais dans l’ensemble, c’était plutôt sympa. Le dernier en date que j’ai avalé pendant le confinement s’appelle Rêver. C’est l’histoire d’une meuf (je sais, je sais) qui enquête sur des enlèvements d’enfants (oui… encore…) et souffre de troubles du sommeil type narcolepsie. Les rêves se mêlent à la réalité, et au fil des pages distinguer les événements réels des situations imaginaires devient de plus en plus compliqué. On jongle entre le vrai et le faux jusqu’à en perdre ses repères dans ce petit pavé de 630 pages (même pas peur!). Le seul truc que j’ai trouvé relou, c’est qu’il faut se connecter sur le site de l’auteur et entrer une sorte de code secret repéré quelque part dans le livre pour pouvoir accéder au dernier chapitre, à un morceau manquant de l’histoire. Alors je sais que c’est un moyen sympa de créer un contact avec ses lecteurs, bla-bla-bla, mais ça m’a un peu saoulée. Je suis sans doute trop paresseuse pour ce type d’exercice ou alors tellement immergée dans le récit que ça me coûte de devoir me déconnecter du papier pour me connecter au virtuel.

    Sous la couette, bien calée par des oreillers, le meilleur endroit de la Terre!
    Maxime Chattam – Le Signal

    Si je suis une grande grande fan des thrillers de Maxime Chattam – pas de son style fantastique, la science fiction et les trucs du même genre et moi, ça fait dix – je n’ai pas trop kiffé son dernier roman Le Signal récemment sorti en Poche. Certes, j’y suis restée accrochée comme une moule à son rocher du début à la fin, je ne vais pas le nier et Mickael peut en témoigner car pendant deux jours, j’ai été là sans être là, toujours avec ce bouquin dans la main… Autant, j’ai juste adoré ses romans précédents, tels les séries La Trilogie du mal, Le Cycle de l’homme et de la vérité, Le Diptyque du temps ou encore les aventures de Ludivine Vancker, mais les histoires de fantômes, de sorcières, de loups-garous, de zombies, etc, ce n’est pas franchement ma tasse de thé. L’atmosphère de l’intrigue est bien décrite et bien dense, j’ai souvent frissonné, même que la nuit, après avoir posé mon livre, je me suis collée au dos de mon homme tout endormi parce que terrorisée. Je suis une trouillarde et je l’assume. Comme les enfants, je suis incapable de regarder “un film qui fait peur“. Et comme les enfants, je tire le plaid sur la tête ou cache mon visage derrière un coussin du canapé lorsque ça sent le roussi pour le gentil et qu’il y a de gros méchants à l’écran. Cependant, au-delà de mes angoisses puériles, les trucs qui reviennent à la vie ou se transforment les soirs de pleine lune, gorgés d’une haine vengeresse… non… pas pour moi. Les histoires de psychopathes, de serial killers, de cinglés assoiffés de sang, je peux encaisser mais pas les personnages mystérieux, chelous, issus de légendes et de peurs ancestrales. En revanche, si vous êtes friands de ce style de thriller, allez-y, foncez dans votre librairie préférée et dévorez-le!

  • Et si demain…?

    Ce matin, alors que la nature a pu respirer sereinement pendant plus de deux mois, notre monde rouvre ses portes. J’imagine que nous sommes nombreux à redouter ce moment que certains considèrent comme une libération, ce fameux “déconfinement“ (quel affreux néologisme!). Pour moi, il représente une source d’angoisses supplémentaires (ceux qui me connaissent savent à quel point je suis quelqu’un d’anxieux) même si de notre côté, nous ne reprendrons pas le chemin du travail “physique“ tout de suite. Mickael va continuer à bosser depuis la maison et Melchior n’ira pas à la crèche. Mon cerveau tourne au ralenti, comme un vieux disque dur saturé, et les idées contradictoires fusent et ne cessent de se télescoper au fond de ma petite tête. Je n’arrive pas à me réjouir de cette sortie de crise un peu illusoire. Il y a trop de doutes en moi pour la vivre sereinement. De la colère aussi, mais également des questions quant à notre avenir.

    Le fameux petit train rouge qui passe par La Givrine

    Dimanche matin, nous nous sommes autorisés une promenade dans la nature. Pas juste les dix minutes de balades quotidiennes en solo devant mon immeuble pour permettre à Neus de se soulager mais une vraie sortie tous les trois, Mickael, Melchior et moi. J’aurais aimé qu’Alix soit avec nous mais malheureusement, elle est toujours confinée chez son père. Respirer l’air pur de la montagne, caresser les paysages vallonnés et arborés des yeux, fouler la terre en prenant garde de n’écraser aucun insecte, aucune fleur. S’émerveiller devant un papillon, un escargot, un bouton d’or. Sourire au soleil en écoutant les oiseaux chanter. Tous ces moments simples qui nous ont tant manqué depuis deux mois, depuis le 15 mars. Si la Suisse a opté pour un semi-confinement, le nôtre en tant que famille a été total. J’avais trop peur. J’ai toujours trop peur.

    Première sortie depuis le 15 mars

    Ce bain de verdure n’a pas été une sorte de “wake up call“ pour moi parce que j’aime et je respecte la nature. Et un de mes rêves est de m’installer à la campagne ou d’acheter un chalet en montagne pour pouvoir nous enfuir le weekend, de vivre dans une maison autonome, eco-friendly, alimentée par énergie solaire et recyclage d’eau de pluie et avec un grand terrain pour laisser mes animaux en liberté et en accueillir d’autres. Si je le vois déjà cet habitat green pour héberger notre famille, cependant, il ne vit que dans ma tête pour le moment… Etre une Laura Ingalls mais encore virtuelle. Cette escapade au cœur de la forêt m’a une fois de plus ouvert les yeux sur la beauté du monde et sur la nécessité impérative et urgente de le protéger. On ne peut pas continuer à lui baiser la gueule par notre égoïsme, nos désirs imbéciles et notre cupidité éhontée. Je pense qu’il est plus que temps que nous revoyions nos modes de consommation, que nous pensions local plus que global, que nous rendions à la terre le respect de ce qu’elle nous donne. Bref, un discours que vous avez maintes fois lu ou entendu mais qu’il faudrait vraiment mettre en pratique, d’autant plus que ce covid-19 n’est pas KO, qu’il n’y a ni remède pour le soigner ni vaccin pour le prévenir. Et surtout je pense que ce n’est pas le dernier petit microbe qui va mettre notre planète à genoux parce qu’à force de niquer les écosystèmes, on libère ou on créé de nouvelles saloperies dangereuses pour nous-mêmes.

    Heureux <3

    Je ne vais pas me lancer maintenant dans un discours écologique. Je n’en ai pas l’énergie. Je souhaite juste construire un demain plus beau, plus solidaire et plus honnête que notre hier; qu’on apprenne à se poser les bonnes questions si ça n’a pas été fait pendant le confinement, voire avant le confinement. Parce que le monde d’hier, je n’en veux pas pour moi et encore moins pour mes enfants. Le problème, c’est le collectif. Et faire bouger une masse qui consomme comme elle respire… Vous aussi vous avez sans doute été bombardés d’e-mails pour vous annoncer la réouverture de boutiques. Parce que forcément là maintenant tout de suite, il faut dépenser, faire tourner l’économie, garnir nos dressings de fringues inutiles… Quand on voit le comportement de certains qui ne portent pas de masques pour des raisons qui me dépassent, qui ne respectent pas les distances sociales. Jouer à la roulette russe avec soi-même, pourquoi pas, mais avec la vie des autres… Un peu comme ces gros cons qui prennent le volant bourrés ou qui conduisent en envoyant des sms… Ça me tétanise.

    “wild and free“

    De mon côté, je suis émotionnellement et physiquement épuisée. Il a fallu tout gérer, vraiment tout, en même temps tout en subissant la pression professionnelle, et il va falloir continuer. Parce que Melchior ne peut pas retourner à la crèche qui n’accueille qu’une poignée d’enfants et parce qu’une fois de plus, j’ai trop peur. Depuis le début de cette crise sanitaire, on nous bassine que les gamins n’attrapent pas le virus. C’est faux. Peut-être sont-ils plus immunisés et résilients que les adultes mais ils peuvent quand même choper cette saloperie et la transmettre à d’autres. Et puis maintenant, on nous parle de la maladie de Kawasaki. Moi ça me terrifie tout ça. Et ce qui me terrifie le plus… le laxisme de nos dirigeants. Comment faire confiance à des gens qui ont ignoré les premiers signaux de la future pandémie, qui nous ont convaincu que le port du masque était inutile avant de nous convaincre qu’il était essentiel, qui sont incapables de rassurer les parents. Il y a tellement de non-dits, d’allers-retours dans les discours que je ne me sens pas du coup en confiance. 

    Deux heures de marche en pleine nature

    Je suis perdue et pars un peu dans tous les sens, je le sais. La seule chose dont je sois certaine, c’est de ne pas vouloir reprendre ma vie d’avant. Je veux voir mes enfants grandir, passer plus de temps avec mon fils qui a énormément appris en si peu de temps et retrouver ma fille qui me manque terriblement. Je veux rendre visite à ma mère à Barcelone, à mon père à Paris, à mes grands-parents à Ibiza dès que nous aurons à nouveau le droit de voyager. Je veux prendre soin de mon petit nid dans lequel je ne me suis jamais sentie prisonnière ces deux derniers mois, réaménager la chambre d’Alix, repeindre le salon, réagencer la terrasse. Je veux consommer autrement, ce que nous faisons déjà depuis longtemps mais aller plus loin dans cette démarche. Je veux consacrer plus de temps à l’évolution de ce blog mais aussi voir mon autre projet se développer. Je veux écrire, écrire, écrire. Lire, dessiner, créer, materner, bercer, consoler, émerveiller et aimer de toutes mes forces. Et je veux faire tout ça avec l’esprit tranquille.

    On est biiiien! © Mickael Gautier
  • Le defy des vacances

    Sur le papier glacé, une montre est toujours magnifique, savamment mise en scène pour attirer le regard. Et là, tadaaah… les projections sur l’avenir prennent le relais. On s’imagine avec elle, si merveilleuse d’après la photo, posée au bout du bras et on soupèse mentalement son “utilité” dans notre vie déjà bien remplie en énumérant les occasions pour la porter: tous les jours au bureau, avec cette si jolie robe ou ce beau pantalon qu’on vient de s’offrir, pour les événements spéciaux (gala, mariage, remise de diplôme, baptême du petit dernier), les activités sportives quotidiennes ou du dimanche. Ou tout simplement pour se faire plaisir, parce que cette pièce- là, celle sur laquelle on vient de tomber par hasard en feuilletant un magazine ou en surfant sur internet, incarne la montre rêvée. Caprice ponctuel ou envie réfléchie? Peu importe: on la veut. 

    Il y a un conseil que je donne depuis maintenant quinze ans et qui découle de mon expérience professionnelle dans la vente de montres mais aussi de quelques erreurs au niveau personnel, c’est d’essayer un modèle avant de l’acheter. Toujours. L’attacher au poignet, même quelques minutes, permet d’évaluer son confort, son allure, sa robustesse, et de constater qu’elle correspond bien aux attentes. La tester évite ainsi les déceptions post-acquisitions ou au contraire conforte un choix, une décision et la confiance que l’on porte à une marque. 

    Montre Zenith Defy automatique en titane, bague Vanessa Martinelli en or blanc serti © Mickael Gautier

    Lorsque est née la collection Defy de Zenith et tout particulièrement la gamme Classic avec ses cadrans ajourés, eh bien, mon cœur s’est senti gentiment titillé. Mais après le lancement des modèles en céramique, là j’ai compris que j’avais un coup de foudre horloger, surtout pour la version blanche. Pourtant, tout le monde le sait car je ne m’en cache pas: les Pilot sont mes montres Zenith préférées. Mon mari en possède une, une référence équipée d’un GMT qui n’existe plus dans le catalogue de la marque locloise, mais je ne peux la lui chiper car son diamètre de 47mm est bien trop large et son épais boîtier en acier bien trop lourd pour moi. Malgré cet amour que je porte pour la Pilot, mon regard s’est déplacé vers la Defy. Et j’ai eu la chance de pouvoir en emprunter une pour l’été et même partir en congés, les cheveux au vent et la Zenith au bout du bras. 

    Robe en coton Zara, sandales en cuir et nubuck Andrea Sabatini et montre Zenith Defy
    © Mickael Gautier

    L’un des plus grands atouts de “ma” Defy Classic est sa légèreté grâce à son boîtier en titane brossé étanche jusqu’à 100m de profondeur. C’est sans doute un détail mais pour moi, flanquée d’un petit poignet et de deux enfants, le poids a son importance. Je ne veux absolument pas me sentir entravée, gênée dans mes mouvements et encore moins en vacances. Pour prolonger cette sensation de liberté sur ma peau, j’ai opté pour un bracelet à maillons et double boucle déployante également usiné dans ce même métal loué pour sa résistance. Il est super confortable et offre une sensation de “fraîcheur” même lorsque le thermomètre dépasse les 30°C ce qui a souvent été le cas en juin et juillet derniers. Oui, c’est un peu étrange de parler de “fraîcheur” en évoquant d’une montre métallique et pourtant c’est ce que j’ai ressenti avec cette Defy. 

    … et jonc “Melchior“ Atelier Paulin et vernis à ongles Chanel (forcément!) © Mickael Gautier

    Autre avantage: les dimensions parfaites du boîtier qui mesure 41mm de diamètre, une taille standard et unisexe qui convient à une majorité de personnes. La carrure intégrant les cornes, rien ne dépasse, rien ne vient cogner l’extrémité du radius et du cubitus qui rejoignent la main ni les ligaments. Ce confort absolu est vraiment un très gros avantage parce que même si je me suis accordée une pause estivale bien méritée, je n’ai à aucun instant cessé d’être une maman qui court dans tous les sens, barbote avec ses enfants, prépare les repas, change les vêtements souillés, donne le bain, console les chagrins à grands coups de câlins… Et la nuit a été le seul moment où j’ai vécu sans montre au cours de ce séjour. 

    Une beauté au soleil: montre Defy de Zenith © Mickael Gautier

    Si cette parenthèse m’a fait du bien, ma Defy ne peut pas en dire autant. Quitte à tester une montre, faisons-le jusqu’au bout. Non, je ne l’ai pas jetée du haut d’un gratte-ciel new- yorkais ni plongée dans la fosse des Mariannes. Rien de bizarre et/ou d’extrême parce que ça ne correspond pas à ma personnalité et puis je respecte cette Defy même si elle ne m’appartient pas, même si elle est “là pour ça”. En revanche, je ne lui ai pas épargné les châteaux de sable sur la plage, les baignades dans l’eau salée de la Méditerranée ou chlorée de la piscine, les coulées sucrées de crème glacée. En fait, elle a vécu comme j’ai vécu et je ne me suis absolument pas préoccupée d’elle, de son bien-être. Parfois, j’ai même oublié qu’elle était là, sur mon poignet, et ne m’en suis souvenu qu’au moment où l’information temporelle est (re)devenue indispensable pour se repérer dans une journée, pour l’heure des repas ou de la sieste de mon bébé par exemple. 

    Résistante, légère et belle: le combo gagnant! © Mickael Gautier

    En matière d’allure générale, la Defy Classic a tout juste. La couleur gris sombre de sa robe en titane se marie avec toutes les teintes et motifs. Cette polyvalence lui permet d’être portée au fil des saisons, été comme hiver, sur un look formel ou détendu. Quant au design du cadran, son visage ajouré très graphique qui dévoile une belle étoile stylisée au centre accentue la sensation de légèreté de l’ensemble mais aussi l’effet tridimensionnel. Les index facettés en applique qui s’appuient sur l’anneau bleu de la minuterie surplombent, à l’instar d’une falaise miniature, le disque dentelé du quantième (visible à 6h sur fond blanc) et les branches du célèbre astre symbolisant la marque locloise. Avec une loupe, c’est un petit monde mécanique parfaitement architecturé que l’on découvre et qui fascine même les enfants! Les heures et minutes sont ultra-lisibles grâce à la luminescence des aiguilles. Et le mouvement à remontage automatique, le calibre 670 SK, délivre une réserve d’énergie de 50 heures, ce qui est vraiment pratique. On peut oublier de porter sa montre pendant deux jours sans avoir à la remettre à l’heure par la suite et j’apprécie tout ce qui peut me faire gagner du temps. 

    Alors oui, c’est un test un peu plus poussé qu’un simple essayage en boutique, chez son détaillant favori, comme je vous le recommandais plus tôt mais il permet de partager mon ressenti et éventuellement – je le souhaite de tout cœur! – de conforter le choix de certains ou de balayer les incertitudes des autres. Une chose est toutefois évidente: je vais avoir beaucoup de mal à rendre cette nouvelle amie qui a partagé tant de beaux moments avec ma famille et moi. 

    Mais j’ai fini par me l’acheter! © Mickael Gautier
  • Les jeux de Melchior

    J’aurais pu intituler cet article “comment occuper un enfant de deux ans et demi pendant un mois de confinement sans avoir envie de le balancer par la fenêtre dix fois par jour“… Oui, je sais que c’est un peuhardcore d’entrée de jeu mais honnêtement ce n’est pas évident de cumuler en une seule journée sa vie de maman et son travail de journaliste. Parce que le télétravail zen, les cours de yoga/cuisine/couture/maquillage sur YouTube ou la méditation sur Instagram, c’est une douce illusion surtout quand on est parent. Pour commencer, il faut pouvoir gérer intérieurement l’inquiétude que génère cette situation inédite qu’est le confinement, la frustration de devoir sacrifier ses envies égoïstes de chillertranquilou dans le canapé avec un bouquin dans les mains ou tout simplement de… bosser! Pas le temps de (trop) cogiter ni de prendre (un peu) soin de soi quand on vit avec ce petit machin d’à peine un mètre au caractère bien trempé, trop jeune comprendre ce qu’est le covid-19, car s’il est super charmant sur Instagram, c’est un casse-noisettes miniature dans la vraie vie!

    Happy kid

    La première semaine a été vraiment difficile avec Melchior. Son rythme habituel s’est vu chamboulé: plus de crèche et un papa et une maman à la maison. Un peu comme un très très long weekend. Son sommeil est devenu perturbé et il s’est mis à réclamer que l’un de nous deux reste près de lui le temps de sombrer dans les bras de Morphée, une grande première. Mais surtout, il n’a pas compris pourquoi sa sœur, restée confinée chez mon ex mari, n’était pas là ni pourquoi il ne pouvait pas sortir la voir. Nous avons eu droit à des crises à fendre le cœur parce que Melchior mettait son anorak, prenait la clé de la maison et essayait d’ouvrir la porte d’entrée en pleurant comme une madeleine, en criant Aliiix, en suppliant qu’on aille la chercher. Impossible de lui expliquer que sortir était devenu dangereux donc face à son désespoir, nous avons fait un appel vidéo avec elle pour que frère et sœur puissent être virtuellement réunis. Découvrir le visage de ma grande fille sur l’écran et entendre sa voix a rassuré mon petit garçon et apaisé mon cœur de maman. Même crise pour voir mon frère Lucas, indéniablement l’oncle préféré des enfants et rebaptisé “Kunkass“ par Melchior, et même recours à la vidéo pour consoler les gros chagrins. 

    Rockstar
    (guitare Vilac)

    Comme je l’ai expliqué dans un article précédent, le salon/salle à manger a été totalement réaménagé en salle de jeux/bureaux. Mickael et moi bossons (ou tentons de bosser…) sur la grande table, divisée en deux zones pour accueillir nos postes de travail. Dans le salon, nous avons poussé le canapé, le fauteuil et la table basse contre les murs pour dégager un espace dédié au petit bordel de Melchior qui navigue entre cette salle de jeux improvisée et sa chambre pour jouer à la dînette avec ma chienne Neus et ma chatte Nayla (les pauvres). L’essentiel se compose de sa grande table sur laquelle il fait ses activités “artistiques“ et déjeune parfois, deux grands bacs débordant de voitures, son vieux trotteur qu’on a surnommé “la tondeuse“, quelques peluches pour la déco, son machin de musique dont j’ignore le nom mais qui diffuse des comptines et berceuses africaines (son méga kif), etc. Là, en théorie, on aurait pu souffler de soulagement en se félicitant d’avoir trouvé la solution pour pouvoir être en famille tout en ayant chacun ses activités, son petit coin à soi… Mais non! Notre fils possède une autonomie d’environ cinq minutes avant de venir me tirer par la manche “viens maman“ et d’insister comme un dingue pour que je m’exécute. Nous aurions pu planifier un emploi du temps strict genre Mickael bosse le matin et moi l’après-midi ou desshifts de deux heures, mais 1) ce n’est pas possible avec Melchior et 2) je me base sur mon inspiration pour travailler et celle-ci ne se commande pas (ou alors je n’ai toujours pas trouvé le bouton…).

    L’atelier de notre futur Picasso
    (gouaches Bellcolor)

    En dehors des inlassables courses de voitures, j’ai mis en place quelques loisirs créatifs basiques qu’Alix adorait quand elle était petite comme les dessins au feutre/crayon/peinture ou la pâte à modeler, des moments qui demandent un minimum de concentration et de patience… Le modèle préféré de Melchior? Je vous le donne en mille: les voitures! Les camions aussi, histoire de rester dans le même registre. Et parfois, si j’ai de la chance, Melchior me demande de lui dessiner ou façonner un avion, une fleur, un escargot, un soleil. Ou des trucs un peu plus WTF comme une carotte bleue… Nous avons aussi peint des œufs pour Pâques, que j’ai préalablement vidés, dont il était super fier. J’avoue que je m’éclate plus que lui et que je dois ravaler ma frustration quand il vient mettre un gros coup de pinceau ou de feutre sur mes petites œuvres.

    Les petits œufs de Pâques peints par nos petites mains
    (bol Zara Home)

    Nous avons la chance d’avoir une grande terrasse et des journées ensoleillées, et ces moments de beau temps (on se serait cru en été) ont été l’occasion de sortir un paquet de grosses craies tout neuf trouvé dans la boîte d’échanges entre voisins (pour une fois qu’ils servent à quelque chose, ceux-là) afin de dessiner sur les dalles en ciment. Melchior s’y est mis timidement mais je crois que ça lui a plu. Sur la terrasse, nous faisons des bulles qu’il aime attraper en riant comme une baleine et qui font aboyer le chien. Il adore aussi pousser sa “tondeuse“ en courant et en criant “attention, attention!“. Neus a failli se faire renverser plusieurs fois… Comme nous ne pouvons plus sortir, mon fils veut parfois que je le promène en poussette… dans l’appartement! Je pense que ce sera un des premiers trucs à faire lorsque nous serons à nouveau libres: faire une longue balade avec la Yoyo, aller rendre visite aux petits moutons de la ferme de Budé avant de nous diriger vers l’aire de jeux du parc Trembley pour des descentes de toboggan plus que méritées!

    Promenade en poussette dans la cuisine…
    (Babyzen)

    Bien avant le confinement, Melchior nous ayant montré un grand intérêt pour les lettres, nous avons acheté des alphabets sous forme de cubes en bois et de livres éducatifs Montessori. Donc, en plus d’avoir énormément étoffé son vocabulaire et amélioré son élocution ces dernières semaines, il a appris à reconnaître et nommer presque toutes les lettres et sait épeler son prénom. Il s’amuse d’ailleurs avec les logos qui ornent les t-shirts de son père. Une autre de ses passions: les livres. Depuis qu’il est tout petit, on lui en achète régulièrement et il a déjà une bonne bibliothèque. Il aime feuilleter, observer chaque détail des dessins, écouter un peu l’histoire. Je dois raconter, pas lire, car il est trop pressé de tourner les pages. Il aime les aventures de Bébé Loup, la collection “Petit garçon“ (j’ai collé une étiquette sur ce titre que je trouve naze… les petites filles aussi ont envie de rouler dans un camion ou voler dans un avion, non mais!), les livres sur les formes, chiffres, noms des animaux.

    Intellectuel tu seras, mon fils
    (Nathan)

    Et sinon, je crois que je n’ai jamais autant commandé de jouets en ligne de ma vie… Depuis la mi-mars, Melchior a reçu l’équivalent de trois anniversaires et noëls, histoire de l’occuper et de le stimuler un peu plus. Tout a commencé avec l’achat d’un mini panier de basket que son père a ramené en faisant les courses hebdomadaires. J’ai renchéri avec plusieurs boîtes de Playmobil® 1-2-3, et Mickael a répondu avec un train Duplo® et son circuit. Et comme il n’a pas fait les choses à moitié, j’ai l’impression d’avoir l’équivalent de la carte des chemins de fer français dans mon salon… Je m’en fous car je me suis bien vengée… Les délais livraisons ont fortement été rallongés puisqu’on est un peu tous comme des cons à faire exploser le e-commerce ces dernières semaines mais j’ai hâte de recevoir le reste du bazar que j’ai commandé pour Melchior et me faire gentiment traiter de folle par mon mec.

    Chasseur de bulles

    En dehors des jeux, mon petit garçon aime bien participer aux tâches ménagères comme vider le lave-vaisselle, ranger casseroles et assiettes dans les placards, trier les déchets (hé oui!), mettre la table, passer le balai et jouer au petit commis de cuisine. Il se perche sur un tabouret voire s’assied sur le plan de travail et picore dans les légumes détaillés ou malaxe les oranges et me les tend pour que je les presse. J’ai hâte qu’il soit un peu plus grand pour que nous puissions préparer les repas ensemble. 

    Avez-vous déjà vu des avions en pâte à modeler aussi moches que les miens?
    (Play-Doh)

    D’un côté, j’aimerais tellement qu’il retourne à la crèche pour que je puisse souffler un peu, rattraper le retard sur mon boulot ou terminer la biographie de Karl Lagerfeld que je viens de commencer, mais d’un autre… même si je ronchonne souvent, j’adore l’avoir dans les pattes!

    Commis de cuisine en herbe
  • Kit de survie pour les mains

    Autant vous prévenir tout de suite, j’ai une petite-tout-petite obsession pour le maquillage Chanel, particulièrement les vernis à ongles que je collectionne depuis que le monde est monde. J’ai même une armoire dédiée à cette marque dans ma salle de bain où s’entassent flacons, palettes, crayons, bâtons de rouge, pinceaux etc. Même certains sont périmés, il est hors de question que je les jette. Un vrai musée et corner Chanel à la fois! J’ai gardé la première ombre à paupières que m’a offert ma copine Audrey lorsque nous étions encore étudiantes et je n’ai jamais osé utiliser Les Perles reçues à Noël, cadeau de mon père. Une vraie dingue, quoi. Et pourtant, je me suis “guérie“ au fil des années, en laissant tomber les soins (même l’incontournable crème de jour Hydra Beauty…) et ne me précipitant plus dès la sortie de la moindre édition limitée de gloss ou nouvelle couleur de vernis. On dira qu’avec l’âge, j’ai gagné en sagesse, hein. Mais la vérité vraie, c’est que ça me coûtait “un pognon de dingue“ comme dirait Emmanuel Macron (lotion + sérum + crème de jour + démaquillant… je vous laisse faire le calcul…) et qu’entre les enfants et les déplacements, je n’avais plus vraiment le temps de passer plus d’une heure à me colorer les ongles… 

    Must-have à 3€ que j’utilise principalement… sur les pieds!

    En revanche, avec les enfants et plus particulièrement après la naissance de Melchior, je n’ai pas arrêté de me laver les mains au point de les avoir toutes desséchées, gercées, moches. Deux trucs aussi fripés et rabougris qu’une paire de branches mortes. Ça donne envie, n’est-ce pas? J’ai toujours eu des crèmes pour les mains, dans ma salle de bain ou mon sac ou sur ma table de chevet ou mon bureau, en général des tubes achetés en supermarché ou en parapharmacie. Des trucs pas trop chers, moyennement efficaces pour la majorité et à la composition rarement très clean . Les modes de consommation ayant évolué un peu, on trouve moins de saloperies dans ces produits mais je vérifie toujours avec l’application INCI avant d’acheter quoi que ce soit. Bref, tout ça pour dire que je n’étais pas totalement satisfaite de ce que j’étalais sur mes mains mais avec aucune envie d’investir des sommes colossales…

    La Crème Main et La Crème Main “texture riche“

    L’année dernière, mon amie Emmanuelle m’a offert la nouvelle La Crème Main de Chanel, dans sa variante “texture riche“ et quelque mois plus tard, c’est le Service Presse de la marque elle-même qui m’a envoyé plusieurs produits notamment la version “normale“. Vu que j’avais déjà des tubes en cours – dont le fameux Dermophil formule indienne qui coûte environ 3€ en grandes surfaces, est noté 17.6/20 par INCI et que je vous recommande plus que vivement –, j’ai rangé ces cadeaux dans un coin de ma salle de bain en attendant le jour J. Et puis… tadaaaah! sont arrivées les mesures de précaution sanitaires dues au nouveau coronavirus dont le lavage de mains quasi compulsif recommandé par tous les gouvernements ou presque de l’univers. Déjà que je passais ma vie à arroser et savonner mes vieilles branches… En tout cas, ça a été l’occasion d’ouvrir mes petits écrins cartonnés habillés de noir et blanc et gravés des six lettres en majuscule qui me font grave kiffer. J’ai commencé par La Crème Main en mars avant de tester la “texture riche“ en avril. 

    Ergonomique et souple: magnifique!

    Ma première impression, une fois passé le plaisir d’ouvrir la boîte (je sais, je sais…): j’adore la silhouette ovale du contenant blanc – on ne peut pas vraiment parler de tube – , sa forme galbée, lisse et brillant comme un galet poli et son corps souple est doux au toucher. A des années-lumière de ce dont j’ai l’habitude, de ces trucs en plastique rigide qui sont limite désagréables quand on presse sur le tube qu’on finit par découper laborieusement au cutter pour prélever jusqu’à la dernière goutte et ainsi rentabiliser un maximum son achat. Allez, avouez, je sais que je ne suis pas la seule à faire ça. Outre son élégante ergonomie et ce capuchon parfaitement intégré, le bec est couvert d’une membrane en caoutchouc élastique (ou un matériau du même genre) qui permet de délivrer un ruban de crème sur la peau ou de petites doses pour hydrater les cuticules, par exemple. 

    Une texture fluide et légère

    Ma seconde impression est avant tout sensorielle: l’odeur est tendrement fraîche, délicatement florale. Et mine de rien, le parfum est essentiel quand on est un tantinet maniaque du pif comme moi. Je ne compte même plus le nombre de fois où je suis tombée sur une crème qui schlinguait des senteurs capiteuses exotico-écœurantes genre patchouli, ylang-ylang, mangue… Si je continue à les énumérer, je vais finir par vomir sur le clavier de mon iMac… Ferme les yeux et concentre-toi sur La Crème Main, Sharmilaaa… Voilà, c’est passé, on va pouvoir enchaîner sur la texture du produit: fluide, légère, absolument pas collante. Discrète, la crème est là sans faire ressentir qu’elle est là, recouvre la peau d’un voile hydratant aussi fin et velouté qu’une parure de soie. Cette sensation adoucissante reste sur la main, même après un voire deux lavages. La version “texture riche“ est un poil plus épaisse et nourrissante, mieux adaptée pour l’automne et l’hiver, les peaux constamment assoifées comme la mienne ou pour être appliquée juste avant le dodo pour avoir des mains de velours au réveil. Ce que j’apprécie chez l’une comme l’autre, c’est de ne pas provoquer cet effet huileux que je n’aime pas du tout. En tout cas, mes vieilles branches sont devenues des mains ravies!

    Pour être tout à fait honnête, ce duo made in Chanel présentent deux désavantages quant au portefeuille et à la composition du produit. Niveau budget, il faut quand même investir un minimum car chaque crème coûte 49€. Aïe. Et je ne parle même pas de la variante Le Lift toute de noir vêtue dont j’ignore les vertus puisque je n’ai pas eu la chance de l’essayer qui est vendue à 63€. Re-aïe. Est-ce que ces produits le valent vraiment en termes d’efficacité et de rapport qualité/prix? C’est à vous de le déterminer car pour ma part, 1) ce sont des cadeaux et 2) je n’ai jamais été très raisonnable quand il s’agit de Chanel. Le second hic porte sur les ingrédients contenus dans La Crème Main. Là encore j’exclus Le Lift puisque pas testé. INCI a donné les notes de 10.5/20 pour la “classique“ et 12.4/20 pour la “texture riche“. Je précise qu’il n’y a aucun élément à risque voire dangereux dans la composition mais des silicones et conservateurs entre autres (9 sur un total de 40 pour la première et 5 sur un total de 31 pour la seconde) que l’application juge “pas terribles“. Donc rien de dramatique. Après, c’est une question de principes, on peut être sincère dans sa démarche de privilégier les produits plus naturels, bio, vegan ou autre, tout en s’autorisant quelques petites entorses pour se faire plaisir, de faire attention à ses dépenses tout en se permettant un extra de temps à autre. Vous connaissez le refrain: on fait comme on peut et il n’est pas interdit de s’offrir un peu de joie… jusqu’au bout des doigts!

    Testées et approuvées!

  • Un mois de confinement

    Stupeur. C’est ce que je ressens quelques heures avant de décoller de La Havane où je viens de passer trois jours fin février lorsque Yoann, mon ex mari, m’annonce que je ne vais pas pouvoir voir Alix dès mon retour à Genève. Parce que j’ai transité par des gares et aéroports, parce que je suis restée enfermée longtemps dans un train puis trois avions, parce que j’ai fréquenté beaucoup trop de monde pendant ce séjour cubain, me voilà privée de ma fille. Ce putain de covid-19 vient de faire son entrée sur le territoire suisse donc pour le bien de notre enfant et celui de notre entourage, on ne peut prendre aucun risque. A La Havane, dans ma superbe chambre d’hôtel que bercent un fond musical joyeux et un temps doux, j’ai lu la presse française, regardé TV5 en boucle, gagnée par l’appréhension. C’est sans doute pour cette raison que je ne me suis absolument pas opposée à la décision de Yoann. Au contraire, je l’ai soutenue.

    La semaine après mon retour à Genève est des plus étranges, comme plongée dans une autre réalité, une réalité faite d’ébahissement et de méfiance. J’imagine qu’on est nombreux à vivre cette ambiance pesante, à avancer à tâtons dans un quotidien qu’on ne comprend plus, à tenter d’anticiper les contours d’un confinement qui n’en est pas encore un. Mickael et moi faisons quelques courses. De quoi tenir deux semaines (au lieu d’une) pour éviter de retourner tout de suite dans un supermarché mais sans sombrer dans la paranoïa qui visiblement pousse certains à dévaliser les rayons, à stocker des denrées comme si on était en guerre. C’est assez impressionnant, angoissant, déstabilisant de voir ces étalages vides. 

    Dernière promenade à la campagne © Mickael Gautier

    La stupeur ne me quitte pas. Elle s’intensifie lorsqu’on apprend, parmi un tas d’autres informations, que l’école d’Alix ferme, que la crèche de Melchior ferme, que les bureaux, les commerces, les frontières… tout ferme… mais que nous devons quand même continuer à travailler. Le télétravail, c’est bon, je maîtrise puisque ça fait plus de trois ans que je bosse à la maison… mais avec un petit bonhomme de deux ans et demi dans les pattes? Je revis la terreur et la nervosité subies peu après la naissance de Melchior quand je devais m’occuper de mon bébé et écrire des articles en même temps, que j’étais à deux doigts d’exploser parce que je n’arrivais pas à gérer simultanément mon rôle de maman et mon emploi de journaliste. Et surtout, comment trouver la motivation pour pondre des textes quand le monde part en sucette? Quelle organisation mettre en place pour que Mickael et moi puissions travailler sereinement alors que notre fils n’est pas suffisamment grand pour comprendre la situation, pour jouer tranquilou dans sa chambre? Et quand est-ce que je vais pouvoir revoir ma fille? Toutes ces questions me tétanisent. 

    Le premier weekend après le discours de Macron puis celui du Conseil Fédéral, nous décidons de nous promener une dernière fois dans Genève. Regarder Melchior glisser dans le toboggan puis traverser les parcs qui nous mènent près de la gare où se trouve l’un de nos restaurants préférés. Ce soir-là, mon cheeseburger a le goût des adieux. J’observe les quelques clients qui dînent. J’ai peur. Et le lendemain, on part à la campagne se balader, à cinq minutes de voiture de chez nous. Mais croiser des promeneurs même s’ils se font rares m’angoisse terriblement. J’ai trop peur. C’est dur, c’est chiant, mais on doit rester à la maison, l’extérieur est devenu un endroit hostile, un terrain sur lequel je refuse de m’aventurer et certainement pas en famille. 

    Dernière glissade sur le toboggan © Mickael Gautier

    Cette stupeur ne me lâche toujours pas. Cependant, Mickael réussit à me tirer de cette atonie dans laquelle je me suis réfugiée. On s’organise. On revoit l’agencement du salon qu’on transforme en salle de jeux pour Melchior. On descend nos ordinateurs qu’on installe sur la table de la salle à manger. La pièce à vivre n’a jamais aussi bien porté son nom: on mange, on bosse, on joue dans ce grand espace qui donne sur la terrasse. Je me sens chanceuse de vivre dans un tel appartement. Nous profitons du confinement pour accrocher des tableaux, cuisiner de bons petits plats, regarder la 4ème saison de La casa de papel et la 3ème d’Ozark, rempoter les plantes, nous reposer. Etre ensemble, tout simplement.

    A la deuxième semaine d’enfermement, la stupeur est partie. Je promène le chien tous les matins, cinq minutes. Le temps d’une cigarette. La sortie du soir, c’est Mickael qui s’en charge. Là encore, je me sens chanceuse, heureuse d’avoir un tel homme à mes côtés. Si le confinement est néfaste pour certains couples – je ne parle pas des femmes battues ni des victimes de pervers narcissiques –, s’il provoque des tensions, ce n’est pas le cas chez nous. Il a apporté une proximité qui me rassure. J’enlace et j’embrasse mon amoureux des dizaines de fois par jour. Sa force m’aide à garder les pieds sur terre.

    Les heures défilent, les activités s’enchaînent. J’essaye d’être imaginative pour que Melchior, qui a mal vécu les premiers jours de confinement et a beaucoup réclamé Alix et son oncle Lucas. On fait des jeux, de la peinture, des bulles de savons, des parties de basket, de la pâte à modeler, des dessins au feutre sur papier ou à la grosse craie sur le sol de notre terrasse, des constructions de Lego, des courses de voitures. Melchior a beaucoup évolué en l’espace d’un mois. Son vocabulaire s’est enrichi, son élocution est plus fluide. Il a appris l’alphabet et sait épeler son prénom. Nous sommes émerveillés par ses progrès, sa capacité d’observation. Petit à petit, il devient autonome, commence à jouer seul. 

    Bientôt enfermés tous les trois à la maison © Mickael Gautier

    Honnêtement, le fait de nous retrouver tous les trois, d’avoir un rythme différent du quotidien qu’on croyait rassurant, cette sensation de vacances sans être en vacances, me fait un bien fou. J’ai un peu honte de l’avouer surtout quand je vois tous ces gens se plaindre sur les réseaux sociaux d’être enfermés. Je comprends leur frustration, leur tristesse, leur vulnérabilité. Forcément, dans cette situation, toutes les émotions sont amplifiées. Et le chômage partiel n’arrange rien. Puis, il y a ces questions qui nous titillent: comment sera l’après-coronavirus, le fameux “déconfinement“ qu’évoque la presse? Ce néologisme, je le déteste, il me fait penser à “déconfiture“ et moi, cet enfermement, je ne le vis absolument pas comme un échec, une source de sentiments négatifs. Au contraire, il m’est bénéfique en me permettant de prendre soin de ma famille, d’avoir un rythme plus sain, de réfléchir, de découvrir de nouveaux moyens d’expression créative, de nouvelles idées et de nouvelles envies. Il m’ouvre les yeux sur la vie que je veux vivre. Il dévoile un aspect de ma personnalité qui me motive. Je me sens bien avec mon homme et mon fils près de moi. Et si je pouvais serrer ma fille contre mon cœur, ça serait merveilleux. Nos retrouvailles n’en seront que plus émouvantes. Je sais que ce jour-là je vais pleurer. Beaucoup. Et qu’elle, en bonne adolescente, montrera un visage à la fois ému et perplexe. 

    Demain, quand nous serons à nouveau libres, beaucoup de choses vont fleurir de cette expérience étrange, de cette aventure inédite, et nous regarderons la vie autrement. Pour moi, la “normalité“ telle que nous la connaissions n’existe plus et c’est tout ce que je nous souhaite. 

    Photos © Mickael Gautier

  • Ma nouvelle passion nordique

    Comme pour beaucoup d’auteurs, j’ai découvert la romancière suédoise Camilla Grebe il y a quelques mois un peu par hasard, en flânant à la Fnac ou Cultura, je ne sais plus. C’est un peu mon passe-temps préféré, surtout quand je n’ai pas le moral, d’aller me réfugier dans un endroit où les bibliothèques sont pleines à craquer pour y dénicher un ou plusieurs ouvrages. Je lis comme je respire, je m’évade entre les pages, je m’abreuve de la prose d’un ou d’une autre. 

    Bref, tout ça pour dire qu’au rayon policier, thriller et compagnie, j’ai repéré la couverture de Le journal de ma disparition de Camilla Grebe. Bon, on va être honnête, hein, mais c’est sa teinte à mi-chemin entre le bleu turquoise et le vert céladon (mes deux couleurs d’amour) qui m’a tapé dans l’œil. Ensuite, j’avoue de pas être amatrice de “littérature nordique“, pas parce que je n’aime pas mais surtout parce que je ne connais pas, mes écrivains habituels étant majoritairement français ou anglophones. Donc, j’ai lu en diagonale le résumé sur la quatrième de couverture et me suis laissée séduire. Un pari gagnant puisque j’ai vraiment aimé ce bouquin. Et le suivant. Et l’autre suivant aussi.

    Dans le TGV pour Paris, avec un chocolat froid

    Les trois ouvrages – Un cri sous la glaceLe journal de ma disparition et L’ombre de la baleine – forment une trilogie et moi, ne m’étant pas renseignée au préalable sur l’auteure, je ne les ai pas lu dans l’ordre… Et c’est pas très grave, en fait, même si je conseille quand même, pour mieux comprendre la psychologie des différents acteurs de l’intrigue et le lien entre eux, de commencer par Un cri sous la glace. Il n’y a pas de protagoniste “star“, de héros déterminé dans aucun des trois livres mais une série de personnes qui prennent la parole un peu à tour de rôle tout en poursuivant le cheminement puis le dénouement de l’enquête. La rédaction à la première personne du singulier permet de s’immerger vraiment dans les émotions, le vécu et le quotidien du narrateur même s’il change d’un chapitre à l’autre, de ressentir les événements avec plus d’intensité. On se prend vite au jeu, la tension monte gentiment et on n’a qu’une envie: tout planter pour finir de dévorer son livre. En tout cas, moi j’ai été à fond dans la lecture de chacun de ces trois ouvrages.

    Plongée dans ma lecture © Mickael Gautier

    Certains auteurs de romans policiers ont un style d’écriture très factuel, journalistique, avec des “suite à“ qui me rendent tarée à chaque deux paragraphes. Dégueulasse, quoi. Navrée d’être aussi directe mais j’aime par-dessus tout la prose fluide, bien équilibrée et suffisamment riche pour que je puisse moi aussi m’enrichir intellectuellement. C’est le cas pour le trio de Camilla Grebe dont j’aime beaucoup la plume (traduite, certes, mais bien traduite). La romancière suédoise a publié un quatrième volet intitulé L’archipel des larmes, sorti cette année en France mais dans ce format broché que je déteste tant (trop cher, trop grand, trop chiant), donc il va me falloir attendre quelques mois avant d’acheter sa version en Poche. J’ai hâte!

    Troisième volet lu, il n’y a plus qu’à attendre le suivant!
  • Salut, c’est Sharmila!

    Se présenter n’est pas chose facile mais néanmoins indispensable pour mieux se connaître. Je débarque dans votre vie en vous racontant la mienne donc il me semble évident de vous parler un peu de moi, genre mini-bio que j’espère pas trop ennuyeuse. Certains d’entre vous me connaissent déjà, dans la vraie vie ou virtuellement. Mais pour les autres, voici ces quelques lignes d’introduction en toute transparence pour mieux comprendre qui je suis.

    Je suis née à Calcutta, en Inde, en 1975 et j’ai été adoptée à l’âge d’un mois par un père français et une mère espagnole. Oui, c’est un peu brutal comme préambule mais autant être honnête et couper court dès le départ aux questions sur mes origines qui mènent à l’embarras lorsque j’y réponds. La mission de mon papa à l’Alliance française de Calcutta a pris fin lorsque j’avais un peu moins de trois ans donc nous sommes rentrés à Paris. Enfin, “rentrés“, c’était surtout pour mes parents parce que pour moi quitter mes terres natales représentait plutôt une grande première dont je n’avais absolument pas conscience vu mon âge. Mon frère Yannick est né quelques jours après mon 4ème anniversaire. Là aussi je vais éviter le “sugarcoating“ et être directe: je suis la seule de ma fratrie à avoir été adoptée, d’où la différence de couleur de peau avec le reste de ma famille, différence que l’on m’a bien fait remarquer à l’école quand j’étais enfant. 

    Versailles? 1976? Aucune idée…

    Bref, en 1981, mon journaliste de père a été nommé responsable de bureau pour l’AFP et nous a donc embarqués en Indonésie, à Djakarta, où nous avons vécu quatre ans. Avec le recul, je me rends compte à quel point notre enfance a été douce, à quel point nous avons eu de la chance de vivre dans de grandes maisons et de passer nos vacances dans des endroits paradisiaques comme Bali, Bora-Bora ou encore cette petite île des Maldives dont j’ai oublié le nom, mais à l’époque, je voulais vivre une vie comme “les autres“, grandir auprès de mes cousins restés en France, aller à St Cast tous les étés pêcher des couteaux à marée basse, manger des fraises et du jambon et tous ces produits inexistants en Indonésie. Des trucs idiots d’enfant qui avaient de l’importance aux yeux d’une petite fille. 

    Après Djakarta, nous sommes rentrés à Paris (et cette fois, le verbe “rentrer“ est adéquat…) où est né mon frère Marc avant repartir deux ans plus tard au Pakistan, pays que j’ai profondément détesté, puis en Argentine, pays que j’ai profondément adoré. Mes parents se sont séparés à ce moment-là, mon père s’est remarié et j’ai eu la chance de voir ma fratrie agrandie avec la naissance de Sophia puis Lucas. Après six ans à Buenos Aires et mon bac en poche, je suis retournée à Paris pour faire mes études, d’abord à La Sorbonne Nouvelle avant d’intégrer l’ISIT, une école privée de traduction et interprétation. Bref, tous ces diplômes pour au final décider de ne pas être traductrice… Je voulais être en contact avec des personnes en chair et en os, pas avec un PC et des dicos… En Argentine, j’ai rencontré Yoann avec qui j’ai vécu à Paris, dans le VIIème, et qui m’a épousée après neuf ans de relation.

    CE1 (Djakarta, 1982)

    En 2004, nous nous sommes installés dans une grande maison à Berne, en Suisse, et notre fille Alix est née un an plus tard. Je ne vais pas vous dessiner un schéma sur les aléas de la vie mais notre vie bernoise a eu raison de notre couple et en décembre 2007, Yoann et Alix sont rentrés à Paris et moi je suis venue m’installer à Genève. Pourquoi une telle distance? Tout simplement parce que je n’ai pas trouvé d’emploi en France… Donc pendant cinq ans, j’ai fait l’aller-retour tous les weekends et pendant les vacances scolaires. Les gens autour de moi m’ont souvent demandé si ce n’était pas trop dur. Bah oui, quelle question! Chaque dimanche soir, je rentrais à Genève avec le cœur lourd. Quand on est une maman séparée et qu’on ne vit pas avec son enfant, on devient tout de suite l’objet de suspicions malsaines et débiles. Ça n’a rien à voir! Encore aujourd’hui je me sens obligée de me justifier auprès des autres: non, je n’ai pas abandonné ma fille et non, mon ex mari n’a pas obtenu la garde parce que je suis une mauvaise mère. C’est un choix que nous avons fait tous les deux pour le bien-être d’Alix. J’étais censée trouver un job à Paris pour les rejoindre mais aucune occasion sérieuse ne s’est présentée… Du coup, nous avons passé beaucoup de temps ensemble, à Paris mais aussi dans la maison de campagne de ma mère, à Barcelone, à Disneyland, à Megève… Ma fille n’a jamais eu à choisir entre fêter son anniversaire ou Noël avec son père ou sa mère puisque nous avons continué à fonctionner comme une famille. Elle n’a jamais manqué d’amour. 

    Alix, mon ourson bernois (Berne, 2006)

    A Genève, j’ai d’abord vécu aux Pâquis où je louais une chambre dans une famille. Sympa quand on est étudiant. Nettement moins quand on a 32 ans… J’aimais bien ce quartier central, sa proximité avec le Léman, le fait de sauter dans une mouette le matin pour rejoindre le bureau, même si je me suis tapée quelques frayeurs le soir. Mais je me suis sentie revivre quand je me suis installée dans un grand studio aux Eaux Vives, avec mon chat Kussai, mes meubles, mes affaires, mon univers. C’était petit et peu pratique quand Alix venait y passer quelques jours, surtout qu’entretemps j’avais recueilli deux autres matous, Iqbal et Nayla, et un chien, Neus, mais nous étions heureuses toutes les deux dans ce minuscule cocon. Pour les animaux, je suis incorrigible, je sais… En étant totalement seule dans une ville inconnue, j’avais besoin d’avoir un semblant de famille et mes animaux m’ont apporté cette sérénité. 

    Déconnade mère/fille (Genève, 2015)

    C’est le hasard qui m’a fait rencontrer Mickael en 2013 au cours d’un dîner auquel nous avons été greffés un peu au dernier moment. Il était invité mais ne savait pas si y aller et moi j’ai été rajoutée en last minute… Coup de foudre comme dans les films américains ou presque! Je suis tombée instantanément amoureuse de son sourire et sentie en sécurité dans ses bras. Après cette soirée-là, on n’a plus jamais voulu se quitter. Nous avons rapidement déserté le centre ville de Genève, trop bruyant pour les misophones que nous sommes, afin de nous établir dans une commune proche, calme et verdoyante donc idéale pour fonder une famille, notre Ragondin Family (je vous en parlerai dans un autre article). Après les attentats du 13 novembre, Alix est venue s’installer avec son papa pas très loin de chez nous et ça été un soulagement de l’avoir plus près de moi, de pouvoir faire 20 minutes de voiture au lieu de 3h de train pour la serrer contre mon cœur, d’avoir un vrai quotidien avec elle. Mon petit Melchior est né à la fin de l’été 2017 et ma vie a radicalement changé depuis. Je suis très famille, ma fille a toujours été ma priorité mais j’ai beaucoup trop privilégié mon travail ces dernières années. L’arrivée de mon fils a bouleversé cet ordre établi mettant mes enfants tout en haut de ma to-do list et le reste… tout en bas… Je ne dis pas que je n’aime plus mon poste de rédactrice en chef d’un magazine horloger, c’est juste que l’essentiel de ma vie, ce sont les deux petits têtes brunes que j’ai mis au monde.

    Mes bébés (Moliets, 2018)

    Le but de ce blog est de m’offrir une bulle d’air, de m’exprimer créativement sur des sujets différents, de parler de mon quotidien, de partager mes bons plans mais aussi mes doutes, comme un exutoire sain. Il n’y aura pas d’articles sponsorisés, pas de bannières publicitaires, pas de concours pour gagner quoi que ce soit. Juste mes émotions retranscrites en phrases et en photos que vous êtes libres de commenter directement sous les articles ou en m’écrivant un petit message. Je vous souhaite la bienvenue chez moi!

    Nous, les Ragondins (Moliets, 2018)

    Photos personnelles non libres de droit