• Le blanc, une passion

    La montre J12 possède cette capacité formidable de me transporter dans le temps et de me renvoyer en un éclair dans le passé, ce que j’adore.
    Je me revois dans ma vie d’il y a vingt ans, Parisienne, fraîchement diplômée et engagée dans une agence de publicité, un peu angoissée par la fin du monde prédite par Paco Rabanne que je croise régulièrement boulevard Raspail, déjà collectionneuse de vernis à ongles Chanel, accro aux terrasses de café de la Rive gauche que j’envahis avec ma bande de copines.
    La vie est belle, facile et insouciante (malgré Paco Rabanne).

    La J12 de Chanel est une caresse sur le poignet, aussi douce que lorsqu’on laisse sa main effleurer les épis de blé
    © Mickael Gautier

    Nous sommes tous attablés, sirotant nos cocas (light parce que le zéro n’existe pas encore), chacun arborant une montre au poignet. La mienne est petite, carrée, à quartz (oui, je sais…) et porte le patronyme d’un couturier et maroquinier italien. Il y de grands noms de l’horlogerie suisse tout autour de moi, principalement des marques de la Vallée de Joux. Je découvre celle de mon voisin. Impossible de la rater, elle est nonseulement magnifique mais c’est la première fois que je croise un tel modèle. “C’est une J12. De Chanel. Elle est automatique et en céramique noire”. Ah bon? Moi qui connais cette marque par cœur, qui suis les moindre faits et gestes de Karl Lagerfeld, qui dévore des yeux les défilés sur Paris Première, je me sens un peu bête tout d’un coup.
    Nous sommes en l’an 2000 et la J12 et moi venons de faire connaissance. On me la prête quelques minutes pour que je puisse l’essayer et l’admirer (même si le bracelet réglé sur le poignet du monsieur est trois fois trop grand pour moi). Je me plonge dans son regard d’ébène, tout en caressant son corps si doux. Peut-être que je lui murmure des mots d’amour, peut-être que je lui fais la promesse secrète de la posséder un jour. Mais ce désir muet a de toute façon volé en éclat trois ans plus tard lorsque est née la J12 blanche.

    Longtemps boudé, le blanc est devenu une couleur incontournable, que ce soit chez moi ou dans mon dressing. Non, en réalité, on peut même parler de véritable fascination. C’est une teinte qui me renvoie au passé elle aussi (décidément…), qui fait remonter en moi des souvenirs d’enfance, de rires avec mes frères mais aussi de disputes, de soleil, de cigales et d’odeurs de thym et d’huile d’olive. Les murs recouverts de chaux de la maison de mes grands-parents au bord de la Méditerranée, les nuages en pointillés qui perturbent paisiblement le ciel d’été, les robes légères que l’on porte sur la plage, les pieds dans le sable.
    Le blanc, c’est la lumière, et la lumière met tout le monde de bonne humeur. Forcément, avec un tel esprit, la J12 et son manteau virginal, immaculé comme un flocon de neige, ne pouvaient que me plaire.

    Polyvalente, la J12 de Chanel se marie à merveille avec ma salopette Modetrotter et des Stan Smith
    © Mickael Gautier

    Vingt ans plus tard, je suis toujours attablée mais à Genève cette fois (et devant un coca zéro), en tête-à-tête avec une de mes meilleures amies. A son poignet, le Saint Graal de mes vingt-huit ans, la pureté parfaitement incarnée avec cet habit monochrome.
    Comme je le fais tout le temps avec tout le monde (même des inconnus) lorsque je repère une montre qui m’intéresse, je demande si je peux l’essayer. Bien sûr. Je demande si je peux la prendre en photo. Bien sûr aussi. Je demande si je peux la garder toute la vie. Bien sûr… que non. Ma copine propose de me la prêter quelques semaines. Au moment où j’accepte, je sais que je vais pleurer le jour où il me faudra rendre ce modèle que je convoite avec tant d’ardeur.

    Bizarrement, les montres blanches restent rares même si certains horlogers s’y mettent timidement. En 2003, si je fouille dans ma mémoire, je ne vois que
    la J12. Les gens préfèrent sans doute des teintes plus démocratisées, plus passe-partout (ennuyeuses, quoi) comme le noir alors qu’une montre, c’est avant tout une émotion mais aussi un statement, une affirmation de sa personnalité.
    Et contrairement aux idées reçues, le blanc va avec tout. Il illumine tout, il réveille tout. C’est aussi pour cette raison que j’aime l’acier, le titane et le platine: j’aime la lumière. Et la J12 la reflète comme nulle autre montre, même si Mickael ronchonne parce qu’il n’arrive pas à la photographier comme il le voudrait tellement elle brille.

    Comme une étoile au poignet. Pas facile à capturer, certes, mais qui a envie de capturer les étoiles?

    Autre avantage non négligeable: la J12 de Chanel accentue le hâle de ma peau bronzée
    © Mickael Gautier

    Le contact de la céramique sur la peau est aussi soyeux qu’une plume. A tel point que, fait inédit pour moi, je me suis endormie plusieurs nuits d’affilée avec la montre au poignet. C’est simple: je ne la sens pas tellement elle est légère.
    Le boîtier mesure 38mm de diamètre, une taille unisexe. Parce que ça aussi c’est un détail que j’apprécie: la silhouette androgyne de la J12 qui peut être portée par une femme comme par un homme. La preuve, la première fois que j’ai croisé son chemin en 2000, elle était au bras d’un garçon. Son allure est unique, elle ne rentre dans aucune case. Ce n’est pas une montre sportive bien qu’elle en possède l’esprit, ni une montre de plongée bien qu’elle soit étanche jusqu’à 200m de profondeur, et encore moins une montre classique bien qu’avec le temps elle soit devenue un classique. A l’aise dans toutes les situations, elle se marie merveilleusement bien avec une tenue formelle telle qu’un tailleur – vêtement introuvable dans mon armoire – mais je préfère l’associer à une petite robe en coton blanc toute simple ou un short en jean et des Stan Smith.

    Franchement, le confort de la J12 de Chanel au poignet est indéniable
    © Mickael Gautier

    L’année dernière, la J12 a fêté son dix-neuvième anniversaire, l’occasion pour Arnaud Chastaingt, le Directeur du Studio de Création Horlogerie Chanel depuis 2013, de modifier quelques détails ici et là, de la faire “changer sans changer” comme il le dit si bien. En mettant la nouvelle et l’ancienne côte-à-côte, on peut détecter ces petites transformations. Personnellement, je la trouve encore plus raffinée (comme si c’était possible), plus aboutie peut-être. Mais ce qui est important à mes yeux, amatrice d’horlogerie oblige, c’est le nouveau cœur qui anime ses fonctionnalités que j’estime essentielles (les heures, minutes, secondes au centre et la date à 4h30: je n’ai besoin de rien d’autre), le calibre 12.1 de manufacture qui délivre 70 heures de réserve de marche. Et 70 heures, quand la majorité des montres tourne autour de 42 heures, quand on a des enfants et qu’on vit comme un bolide lancé à pleine vitesse entre les repas, la sortie de crèche, les devoirs, le bain, c’est un luxe dont je ne veux plus jamais me passer.

    Je fête mes 45 ans dans quelques mois et je sais déjà ce que je vais réclamer comme cadeau d’anniversaire.

  • Kit de survie pour les mains

    Autant vous prévenir tout de suite, j’ai une petite-tout-petite obsession pour le maquillage Chanel, particulièrement les vernis à ongles que je collectionne depuis que le monde est monde. J’ai même une armoire dédiée à cette marque dans ma salle de bain où s’entassent flacons, palettes, crayons, bâtons de rouge, pinceaux etc. Même certains sont périmés, il est hors de question que je les jette. Un vrai musée et corner Chanel à la fois! J’ai gardé la première ombre à paupières que m’a offert ma copine Audrey lorsque nous étions encore étudiantes et je n’ai jamais osé utiliser Les Perles reçues à Noël, cadeau de mon père. Une vraie dingue, quoi. Et pourtant, je me suis “guérie“ au fil des années, en laissant tomber les soins (même l’incontournable crème de jour Hydra Beauty…) et ne me précipitant plus dès la sortie de la moindre édition limitée de gloss ou nouvelle couleur de vernis. On dira qu’avec l’âge, j’ai gagné en sagesse, hein. Mais la vérité vraie, c’est que ça me coûtait “un pognon de dingue“ comme dirait Emmanuel Macron (lotion + sérum + crème de jour + démaquillant… je vous laisse faire le calcul…) et qu’entre les enfants et les déplacements, je n’avais plus vraiment le temps de passer plus d’une heure à me colorer les ongles… 

    Must-have à 3€ que j’utilise principalement… sur les pieds!

    En revanche, avec les enfants et plus particulièrement après la naissance de Melchior, je n’ai pas arrêté de me laver les mains au point de les avoir toutes desséchées, gercées, moches. Deux trucs aussi fripés et rabougris qu’une paire de branches mortes. Ça donne envie, n’est-ce pas? J’ai toujours eu des crèmes pour les mains, dans ma salle de bain ou mon sac ou sur ma table de chevet ou mon bureau, en général des tubes achetés en supermarché ou en parapharmacie. Des trucs pas trop chers, moyennement efficaces pour la majorité et à la composition rarement très clean . Les modes de consommation ayant évolué un peu, on trouve moins de saloperies dans ces produits mais je vérifie toujours avec l’application INCI avant d’acheter quoi que ce soit. Bref, tout ça pour dire que je n’étais pas totalement satisfaite de ce que j’étalais sur mes mains mais avec aucune envie d’investir des sommes colossales…

    La Crème Main et La Crème Main “texture riche“

    L’année dernière, mon amie Emmanuelle m’a offert la nouvelle La Crème Main de Chanel, dans sa variante “texture riche“ et quelque mois plus tard, c’est le Service Presse de la marque elle-même qui m’a envoyé plusieurs produits notamment la version “normale“. Vu que j’avais déjà des tubes en cours – dont le fameux Dermophil formule indienne qui coûte environ 3€ en grandes surfaces, est noté 17.6/20 par INCI et que je vous recommande plus que vivement –, j’ai rangé ces cadeaux dans un coin de ma salle de bain en attendant le jour J. Et puis… tadaaaah! sont arrivées les mesures de précaution sanitaires dues au nouveau coronavirus dont le lavage de mains quasi compulsif recommandé par tous les gouvernements ou presque de l’univers. Déjà que je passais ma vie à arroser et savonner mes vieilles branches… En tout cas, ça a été l’occasion d’ouvrir mes petits écrins cartonnés habillés de noir et blanc et gravés des six lettres en majuscule qui me font grave kiffer. J’ai commencé par La Crème Main en mars avant de tester la “texture riche“ en avril. 

    Ergonomique et souple: magnifique!

    Ma première impression, une fois passé le plaisir d’ouvrir la boîte (je sais, je sais…): j’adore la silhouette ovale du contenant blanc – on ne peut pas vraiment parler de tube – , sa forme galbée, lisse et brillant comme un galet poli et son corps souple est doux au toucher. A des années-lumière de ce dont j’ai l’habitude, de ces trucs en plastique rigide qui sont limite désagréables quand on presse sur le tube qu’on finit par découper laborieusement au cutter pour prélever jusqu’à la dernière goutte et ainsi rentabiliser un maximum son achat. Allez, avouez, je sais que je ne suis pas la seule à faire ça. Outre son élégante ergonomie et ce capuchon parfaitement intégré, le bec est couvert d’une membrane en caoutchouc élastique (ou un matériau du même genre) qui permet de délivrer un ruban de crème sur la peau ou de petites doses pour hydrater les cuticules, par exemple. 

    Une texture fluide et légère

    Ma seconde impression est avant tout sensorielle: l’odeur est tendrement fraîche, délicatement florale. Et mine de rien, le parfum est essentiel quand on est un tantinet maniaque du pif comme moi. Je ne compte même plus le nombre de fois où je suis tombée sur une crème qui schlinguait des senteurs capiteuses exotico-écœurantes genre patchouli, ylang-ylang, mangue… Si je continue à les énumérer, je vais finir par vomir sur le clavier de mon iMac… Ferme les yeux et concentre-toi sur La Crème Main, Sharmilaaa… Voilà, c’est passé, on va pouvoir enchaîner sur la texture du produit: fluide, légère, absolument pas collante. Discrète, la crème est là sans faire ressentir qu’elle est là, recouvre la peau d’un voile hydratant aussi fin et velouté qu’une parure de soie. Cette sensation adoucissante reste sur la main, même après un voire deux lavages. La version “texture riche“ est un poil plus épaisse et nourrissante, mieux adaptée pour l’automne et l’hiver, les peaux constamment assoifées comme la mienne ou pour être appliquée juste avant le dodo pour avoir des mains de velours au réveil. Ce que j’apprécie chez l’une comme l’autre, c’est de ne pas provoquer cet effet huileux que je n’aime pas du tout. En tout cas, mes vieilles branches sont devenues des mains ravies!

    Pour être tout à fait honnête, ce duo made in Chanel présentent deux désavantages quant au portefeuille et à la composition du produit. Niveau budget, il faut quand même investir un minimum car chaque crème coûte 49€. Aïe. Et je ne parle même pas de la variante Le Lift toute de noir vêtue dont j’ignore les vertus puisque je n’ai pas eu la chance de l’essayer qui est vendue à 63€. Re-aïe. Est-ce que ces produits le valent vraiment en termes d’efficacité et de rapport qualité/prix? C’est à vous de le déterminer car pour ma part, 1) ce sont des cadeaux et 2) je n’ai jamais été très raisonnable quand il s’agit de Chanel. Le second hic porte sur les ingrédients contenus dans La Crème Main. Là encore j’exclus Le Lift puisque pas testé. INCI a donné les notes de 10.5/20 pour la “classique“ et 12.4/20 pour la “texture riche“. Je précise qu’il n’y a aucun élément à risque voire dangereux dans la composition mais des silicones et conservateurs entre autres (9 sur un total de 40 pour la première et 5 sur un total de 31 pour la seconde) que l’application juge “pas terribles“. Donc rien de dramatique. Après, c’est une question de principes, on peut être sincère dans sa démarche de privilégier les produits plus naturels, bio, vegan ou autre, tout en s’autorisant quelques petites entorses pour se faire plaisir, de faire attention à ses dépenses tout en se permettant un extra de temps à autre. Vous connaissez le refrain: on fait comme on peut et il n’est pas interdit de s’offrir un peu de joie… jusqu’au bout des doigts!

    Testées et approuvées!