• Salut, c’est Sharmila!

    Se présenter n’est pas chose facile mais néanmoins indispensable pour mieux se connaître. Je débarque dans votre vie en vous racontant la mienne donc il me semble évident de vous parler un peu de moi, genre mini-bio que j’espère pas trop ennuyeuse. Certains d’entre vous me connaissent déjà, dans la vraie vie ou virtuellement. Mais pour les autres, voici ces quelques lignes d’introduction en toute transparence pour mieux comprendre qui je suis.

    Je suis née à Calcutta, en Inde, en 1975 et j’ai été adoptée à l’âge d’un mois par un père français et une mère espagnole. Oui, c’est un peu brutal comme préambule mais autant être honnête et couper court dès le départ aux questions sur mes origines qui mènent à l’embarras lorsque j’y réponds. La mission de mon papa à l’Alliance française de Calcutta a pris fin lorsque j’avais un peu moins de trois ans donc nous sommes rentrés à Paris. Enfin, “rentrés“, c’était surtout pour mes parents parce que pour moi quitter mes terres natales représentait plutôt une grande première dont je n’avais absolument pas conscience vu mon âge. Mon frère Yannick est né quelques jours après mon 4ème anniversaire. Là aussi je vais éviter le “sugarcoating“ et être directe: je suis la seule de ma fratrie à avoir été adoptée, d’où la différence de couleur de peau avec le reste de ma famille, différence que l’on m’a bien fait remarquer à l’école quand j’étais enfant. 

    Versailles? 1976? Aucune idée…

    Bref, en 1981, mon journaliste de père a été nommé responsable de bureau pour l’AFP et nous a donc embarqués en Indonésie, à Djakarta, où nous avons vécu quatre ans. Avec le recul, je me rends compte à quel point notre enfance a été douce, à quel point nous avons eu de la chance de vivre dans de grandes maisons et de passer nos vacances dans des endroits paradisiaques comme Bali, Bora-Bora ou encore cette petite île des Maldives dont j’ai oublié le nom, mais à l’époque, je voulais vivre une vie comme “les autres“, grandir auprès de mes cousins restés en France, aller à St Cast tous les étés pêcher des couteaux à marée basse, manger des fraises et du jambon et tous ces produits inexistants en Indonésie. Des trucs idiots d’enfant qui avaient de l’importance aux yeux d’une petite fille. 

    Après Djakarta, nous sommes rentrés à Paris (et cette fois, le verbe “rentrer“ est adéquat…) où est né mon frère Marc avant repartir deux ans plus tard au Pakistan, pays que j’ai profondément détesté, puis en Argentine, pays que j’ai profondément adoré. Mes parents se sont séparés à ce moment-là, mon père s’est remarié et j’ai eu la chance de voir ma fratrie agrandie avec la naissance de Sophia puis Lucas. Après six ans à Buenos Aires et mon bac en poche, je suis retournée à Paris pour faire mes études, d’abord à La Sorbonne Nouvelle avant d’intégrer l’ISIT, une école privée de traduction et interprétation. Bref, tous ces diplômes pour au final décider de ne pas être traductrice… Je voulais être en contact avec des personnes en chair et en os, pas avec un PC et des dicos… En Argentine, j’ai rencontré Yoann avec qui j’ai vécu à Paris, dans le VIIème, et qui m’a épousée après neuf ans de relation.

    CE1 (Djakarta, 1982)

    En 2004, nous nous sommes installés dans une grande maison à Berne, en Suisse, et notre fille Alix est née un an plus tard. Je ne vais pas vous dessiner un schéma sur les aléas de la vie mais notre vie bernoise a eu raison de notre couple et en décembre 2007, Yoann et Alix sont rentrés à Paris et moi je suis venue m’installer à Genève. Pourquoi une telle distance? Tout simplement parce que je n’ai pas trouvé d’emploi en France… Donc pendant cinq ans, j’ai fait l’aller-retour tous les weekends et pendant les vacances scolaires. Les gens autour de moi m’ont souvent demandé si ce n’était pas trop dur. Bah oui, quelle question! Chaque dimanche soir, je rentrais à Genève avec le cœur lourd. Quand on est une maman séparée et qu’on ne vit pas avec son enfant, on devient tout de suite l’objet de suspicions malsaines et débiles. Ça n’a rien à voir! Encore aujourd’hui je me sens obligée de me justifier auprès des autres: non, je n’ai pas abandonné ma fille et non, mon ex mari n’a pas obtenu la garde parce que je suis une mauvaise mère. C’est un choix que nous avons fait tous les deux pour le bien-être d’Alix. J’étais censée trouver un job à Paris pour les rejoindre mais aucune occasion sérieuse ne s’est présentée… Du coup, nous avons passé beaucoup de temps ensemble, à Paris mais aussi dans la maison de campagne de ma mère, à Barcelone, à Disneyland, à Megève… Ma fille n’a jamais eu à choisir entre fêter son anniversaire ou Noël avec son père ou sa mère puisque nous avons continué à fonctionner comme une famille. Elle n’a jamais manqué d’amour. 

    Alix, mon ourson bernois (Berne, 2006)

    A Genève, j’ai d’abord vécu aux Pâquis où je louais une chambre dans une famille. Sympa quand on est étudiant. Nettement moins quand on a 32 ans… J’aimais bien ce quartier central, sa proximité avec le Léman, le fait de sauter dans une mouette le matin pour rejoindre le bureau, même si je me suis tapée quelques frayeurs le soir. Mais je me suis sentie revivre quand je me suis installée dans un grand studio aux Eaux Vives, avec mon chat Kussai, mes meubles, mes affaires, mon univers. C’était petit et peu pratique quand Alix venait y passer quelques jours, surtout qu’entretemps j’avais recueilli deux autres matous, Iqbal et Nayla, et un chien, Neus, mais nous étions heureuses toutes les deux dans ce minuscule cocon. Pour les animaux, je suis incorrigible, je sais… En étant totalement seule dans une ville inconnue, j’avais besoin d’avoir un semblant de famille et mes animaux m’ont apporté cette sérénité. 

    Déconnade mère/fille (Genève, 2015)

    C’est le hasard qui m’a fait rencontrer Mickael en 2013 au cours d’un dîner auquel nous avons été greffés un peu au dernier moment. Il était invité mais ne savait pas si y aller et moi j’ai été rajoutée en last minute… Coup de foudre comme dans les films américains ou presque! Je suis tombée instantanément amoureuse de son sourire et sentie en sécurité dans ses bras. Après cette soirée-là, on n’a plus jamais voulu se quitter. Nous avons rapidement déserté le centre ville de Genève, trop bruyant pour les misophones que nous sommes, afin de nous établir dans une commune proche, calme et verdoyante donc idéale pour fonder une famille, notre Ragondin Family (je vous en parlerai dans un autre article). Après les attentats du 13 novembre, Alix est venue s’installer avec son papa pas très loin de chez nous et ça été un soulagement de l’avoir plus près de moi, de pouvoir faire 20 minutes de voiture au lieu de 3h de train pour la serrer contre mon cœur, d’avoir un vrai quotidien avec elle. Mon petit Melchior est né à la fin de l’été 2017 et ma vie a radicalement changé depuis. Je suis très famille, ma fille a toujours été ma priorité mais j’ai beaucoup trop privilégié mon travail ces dernières années. L’arrivée de mon fils a bouleversé cet ordre établi mettant mes enfants tout en haut de ma to-do list et le reste… tout en bas… Je ne dis pas que je n’aime plus mon poste de rédactrice en chef d’un magazine horloger, c’est juste que l’essentiel de ma vie, ce sont les deux petits têtes brunes que j’ai mis au monde.

    Mes bébés (Moliets, 2018)

    Le but de ce blog est de m’offrir une bulle d’air, de m’exprimer créativement sur des sujets différents, de parler de mon quotidien, de partager mes bons plans mais aussi mes doutes, comme un exutoire sain. Il n’y aura pas d’articles sponsorisés, pas de bannières publicitaires, pas de concours pour gagner quoi que ce soit. Juste mes émotions retranscrites en phrases et en photos que vous êtes libres de commenter directement sous les articles ou en m’écrivant un petit message. Je vous souhaite la bienvenue chez moi!

    Nous, les Ragondins (Moliets, 2018)

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