• Signe particulier: “polarophage“

    Contrairement à ce qu’imaginent les personnes qui me connaissent dans la vraie vie ou qui me suivent sur les réseaux sociaux, je n’ai pas toujours été attirée par les polars. Mon père en lisait pas mal quand j’étais enfant, moi j’étais plus du genre Fantômette, Le Club des Cinq puis, adolescente, toutes les aventures de Bob Morane qui ornaient ma bibliothèque et ont disparu entre deux déménagements, deux continents. J’ai tenté du Sherlock Holmes mais ça ne m’a pas plu. Cependant ces lectures-là étaient principalement réservées aux vacances d’été car le reste de l’année, je devais plutôt me farcir les œuvres du XIXème et XXème siècles, bac littéraire oblige. Bref, les romans traditionnels, les réflexions intellectuelles, les essais contemporains etc, c’était plus ma came, tandis que je considérais les intrigues policières comme un passe-temps de coin de serviette de plage, un loisir sous le soleil mais sans consistance véritable, peu enrichissant culturellement et mal écrit en général. Ouaip, à 16 ans, j’étais un peu snob, j’avoue. Je le suis toujours un peu mais avec l’âge, le corps se raidit et l’esprit s’assouplit. Etudiante, les romans policiers étaient toujours un trend estival mais je suis passée du héros d’Henri Vernes, le fameux Bob Morane (qui n’est toujours pas un flic mais un aventurier, un vrai, genre James Bond à la française) aux bouquins de feu Mary Higgins Clark, auteure que je ne relirai pour rien au monde… Parce que même si à l’époque j’avais trouvé passionnantes ses premières œuvres des années 1970 et 1980, telles La Maison du guet, La Nuit du renard, La Clinique du Docteur H ou encore Un cri dans la nuit, le reste m’a semblé d’une platitude hallucinante. J’ai rapidement compris sa technique d’écriture (le plantage du décor, la montée du suspense) mais ses héroïnes toujours un peu semblables (riches, belles, talentueuses, etc comme toutes les meufs qu’on voit sur Instagram, quoi) m’ont rapidement lassée. Un peu comme Harlan Coben sauf que lui a le mérite d’être drôle. Après ça, je suis passée à Patricia MacDonald puis Patricia Cornwell. Elle, je l’adore et je crois que c’est vraiment de sa faute si je suis aujourd’hui une insupportable “polarophage“. Les livres autrefois destinés à être lus sur le sable chaud sont devenus des compagnons de table de chevet toute l’année un peu à cause d’elle.

    J’aime lire en étant allongée dans mon lit, sur le canapé ou une serviette de plage
    Lisa Gardner – Lumière noire

    Lisa Gardner, je l’ai découverte il y a environ cinq ans, en traînant à la Fnac comme d’habitude. Il y a des gens qui crèvent d’envie de passer le weekend dans un hôtel 36 étoiles pour ensuite se la raconter sur les réseaux sociaux, moi je rêve d’être enfermée une quinzaine de jours à la Fnac pour dévorer un maximum de bouquins. Chacun ses fantasmes, hein, mais là, je m’égare un peu… Bref, j’ai plutôt bien accroché avec cette auteure américaine même si elle produit du easy reading et que son style est simple. Simple mais assez addictif. On se plonge facilement dans les décors et les intrigues qu’elle invente et puis j’aime bien son héroïne D.D. Warren. Imparfaite, carburant à la caféine, terriblement têtue et très instinctive. Un peu comme moi mis à part le café, remplacé par des litres de coca zéro (je déconne, hein… sauf pour le coca zéro). Pendant le confinement, j’en ai profité pour lire, pas suffisamment puisque entre Melchior et le télétravail, j’étais loin de ma vitesse de croisière qui est d’un roman par jour mais j’ai pu me jeter sur le dernier bouquin de Lisa Gardner sorti en Poche, Lumière noire. Et j’ai plutôt bien aimé cette histoire un peu étrange de kidnapping qui navigue entre le passé et le présent d’un des personnages principaux. Il y a aussi cette relation entre la narratrice et sa mère qui m’a particulièrement touchée, pleine de non-dits et de restrictions psychologiques liées à un traumatisme que l’amour n’arrive pas à soigner. J’avoue qu’en général j’évite les livres et les films sur les enlèvements, tortures, meurtres d’enfants quand Alix n’est pas à la maison sinon j’angoisse comme une dingue… Là, j’en ai lu deux…

    … mais le mieux: ça reste quand même mon dodo!
    Franck Thilliez – Rêver

    Entre Franck Thilliez et moi, le statut de notre relation est “c’est compliqué”. En lisant son deuxième roman Train d’enfer pour Ange rouge, j’avais compris qui était le méchant dès le début, à cause du titre. Ballot, hein. Et ensuite, j’ai enchaîné avec La Forêt des ombres que j’ai tout simplement détesté au point de vouloir déchiqueter le livre avec mes dents. Sérieusement, ce roman là m’a perturbée et le malaise qui en est ressorti m’a plus que déplu. J’ai failli laisser tomber Franck Thilliez pour de bon, passer au statut “célibataire- intéressée par les hommes” mais quelque chose en moi m’a conseillé de persévérer. Et je n’ai pas été déçue par ses ouvrages suivants. Certains m’ont plu plus que d’autres mais dans l’ensemble, c’était plutôt sympa. Le dernier en date que j’ai avalé pendant le confinement s’appelle Rêver. C’est l’histoire d’une meuf (je sais, je sais) qui enquête sur des enlèvements d’enfants (oui… encore…) et souffre de troubles du sommeil type narcolepsie. Les rêves se mêlent à la réalité, et au fil des pages distinguer les événements réels des situations imaginaires devient de plus en plus compliqué. On jongle entre le vrai et le faux jusqu’à en perdre ses repères dans ce petit pavé de 630 pages (même pas peur!). Le seul truc que j’ai trouvé relou, c’est qu’il faut se connecter sur le site de l’auteur et entrer une sorte de code secret repéré quelque part dans le livre pour pouvoir accéder au dernier chapitre, à un morceau manquant de l’histoire. Alors je sais que c’est un moyen sympa de créer un contact avec ses lecteurs, bla-bla-bla, mais ça m’a un peu saoulée. Je suis sans doute trop paresseuse pour ce type d’exercice ou alors tellement immergée dans le récit que ça me coûte de devoir me déconnecter du papier pour me connecter au virtuel.

    Sous la couette, bien calée par des oreillers, le meilleur endroit de la Terre!
    Maxime Chattam – Le Signal

    Si je suis une grande grande fan des thrillers de Maxime Chattam – pas de son style fantastique, la science fiction et les trucs du même genre et moi, ça fait dix – je n’ai pas trop kiffé son dernier roman Le Signal récemment sorti en Poche. Certes, j’y suis restée accrochée comme une moule à son rocher du début à la fin, je ne vais pas le nier et Mickael peut en témoigner car pendant deux jours, j’ai été là sans être là, toujours avec ce bouquin dans la main… Autant, j’ai juste adoré ses romans précédents, tels les séries La Trilogie du mal, Le Cycle de l’homme et de la vérité, Le Diptyque du temps ou encore les aventures de Ludivine Vancker, mais les histoires de fantômes, de sorcières, de loups-garous, de zombies, etc, ce n’est pas franchement ma tasse de thé. L’atmosphère de l’intrigue est bien décrite et bien dense, j’ai souvent frissonné, même que la nuit, après avoir posé mon livre, je me suis collée au dos de mon homme tout endormi parce que terrorisée. Je suis une trouillarde et je l’assume. Comme les enfants, je suis incapable de regarder “un film qui fait peur“. Et comme les enfants, je tire le plaid sur la tête ou cache mon visage derrière un coussin du canapé lorsque ça sent le roussi pour le gentil et qu’il y a de gros méchants à l’écran. Cependant, au-delà de mes angoisses puériles, les trucs qui reviennent à la vie ou se transforment les soirs de pleine lune, gorgés d’une haine vengeresse… non… pas pour moi. Les histoires de psychopathes, de serial killers, de cinglés assoiffés de sang, je peux encaisser mais pas les personnages mystérieux, chelous, issus de légendes et de peurs ancestrales. En revanche, si vous êtes friands de ce style de thriller, allez-y, foncez dans votre librairie préférée et dévorez-le!

  • Les jeux de Melchior

    J’aurais pu intituler cet article “comment occuper un enfant de deux ans et demi pendant un mois de confinement sans avoir envie de le balancer par la fenêtre dix fois par jour“… Oui, je sais que c’est un peuhardcore d’entrée de jeu mais honnêtement ce n’est pas évident de cumuler en une seule journée sa vie de maman et son travail de journaliste. Parce que le télétravail zen, les cours de yoga/cuisine/couture/maquillage sur YouTube ou la méditation sur Instagram, c’est une douce illusion surtout quand on est parent. Pour commencer, il faut pouvoir gérer intérieurement l’inquiétude que génère cette situation inédite qu’est le confinement, la frustration de devoir sacrifier ses envies égoïstes de chillertranquilou dans le canapé avec un bouquin dans les mains ou tout simplement de… bosser! Pas le temps de (trop) cogiter ni de prendre (un peu) soin de soi quand on vit avec ce petit machin d’à peine un mètre au caractère bien trempé, trop jeune comprendre ce qu’est le covid-19, car s’il est super charmant sur Instagram, c’est un casse-noisettes miniature dans la vraie vie!

    Happy kid

    La première semaine a été vraiment difficile avec Melchior. Son rythme habituel s’est vu chamboulé: plus de crèche et un papa et une maman à la maison. Un peu comme un très très long weekend. Son sommeil est devenu perturbé et il s’est mis à réclamer que l’un de nous deux reste près de lui le temps de sombrer dans les bras de Morphée, une grande première. Mais surtout, il n’a pas compris pourquoi sa sœur, restée confinée chez mon ex mari, n’était pas là ni pourquoi il ne pouvait pas sortir la voir. Nous avons eu droit à des crises à fendre le cœur parce que Melchior mettait son anorak, prenait la clé de la maison et essayait d’ouvrir la porte d’entrée en pleurant comme une madeleine, en criant Aliiix, en suppliant qu’on aille la chercher. Impossible de lui expliquer que sortir était devenu dangereux donc face à son désespoir, nous avons fait un appel vidéo avec elle pour que frère et sœur puissent être virtuellement réunis. Découvrir le visage de ma grande fille sur l’écran et entendre sa voix a rassuré mon petit garçon et apaisé mon cœur de maman. Même crise pour voir mon frère Lucas, indéniablement l’oncle préféré des enfants et rebaptisé “Kunkass“ par Melchior, et même recours à la vidéo pour consoler les gros chagrins. 

    Rockstar
    (guitare Vilac)

    Comme je l’ai expliqué dans un article précédent, le salon/salle à manger a été totalement réaménagé en salle de jeux/bureaux. Mickael et moi bossons (ou tentons de bosser…) sur la grande table, divisée en deux zones pour accueillir nos postes de travail. Dans le salon, nous avons poussé le canapé, le fauteuil et la table basse contre les murs pour dégager un espace dédié au petit bordel de Melchior qui navigue entre cette salle de jeux improvisée et sa chambre pour jouer à la dînette avec ma chienne Neus et ma chatte Nayla (les pauvres). L’essentiel se compose de sa grande table sur laquelle il fait ses activités “artistiques“ et déjeune parfois, deux grands bacs débordant de voitures, son vieux trotteur qu’on a surnommé “la tondeuse“, quelques peluches pour la déco, son machin de musique dont j’ignore le nom mais qui diffuse des comptines et berceuses africaines (son méga kif), etc. Là, en théorie, on aurait pu souffler de soulagement en se félicitant d’avoir trouvé la solution pour pouvoir être en famille tout en ayant chacun ses activités, son petit coin à soi… Mais non! Notre fils possède une autonomie d’environ cinq minutes avant de venir me tirer par la manche “viens maman“ et d’insister comme un dingue pour que je m’exécute. Nous aurions pu planifier un emploi du temps strict genre Mickael bosse le matin et moi l’après-midi ou desshifts de deux heures, mais 1) ce n’est pas possible avec Melchior et 2) je me base sur mon inspiration pour travailler et celle-ci ne se commande pas (ou alors je n’ai toujours pas trouvé le bouton…).

    L’atelier de notre futur Picasso
    (gouaches Bellcolor)

    En dehors des inlassables courses de voitures, j’ai mis en place quelques loisirs créatifs basiques qu’Alix adorait quand elle était petite comme les dessins au feutre/crayon/peinture ou la pâte à modeler, des moments qui demandent un minimum de concentration et de patience… Le modèle préféré de Melchior? Je vous le donne en mille: les voitures! Les camions aussi, histoire de rester dans le même registre. Et parfois, si j’ai de la chance, Melchior me demande de lui dessiner ou façonner un avion, une fleur, un escargot, un soleil. Ou des trucs un peu plus WTF comme une carotte bleue… Nous avons aussi peint des œufs pour Pâques, que j’ai préalablement vidés, dont il était super fier. J’avoue que je m’éclate plus que lui et que je dois ravaler ma frustration quand il vient mettre un gros coup de pinceau ou de feutre sur mes petites œuvres.

    Les petits œufs de Pâques peints par nos petites mains
    (bol Zara Home)

    Nous avons la chance d’avoir une grande terrasse et des journées ensoleillées, et ces moments de beau temps (on se serait cru en été) ont été l’occasion de sortir un paquet de grosses craies tout neuf trouvé dans la boîte d’échanges entre voisins (pour une fois qu’ils servent à quelque chose, ceux-là) afin de dessiner sur les dalles en ciment. Melchior s’y est mis timidement mais je crois que ça lui a plu. Sur la terrasse, nous faisons des bulles qu’il aime attraper en riant comme une baleine et qui font aboyer le chien. Il adore aussi pousser sa “tondeuse“ en courant et en criant “attention, attention!“. Neus a failli se faire renverser plusieurs fois… Comme nous ne pouvons plus sortir, mon fils veut parfois que je le promène en poussette… dans l’appartement! Je pense que ce sera un des premiers trucs à faire lorsque nous serons à nouveau libres: faire une longue balade avec la Yoyo, aller rendre visite aux petits moutons de la ferme de Budé avant de nous diriger vers l’aire de jeux du parc Trembley pour des descentes de toboggan plus que méritées!

    Promenade en poussette dans la cuisine…
    (Babyzen)

    Bien avant le confinement, Melchior nous ayant montré un grand intérêt pour les lettres, nous avons acheté des alphabets sous forme de cubes en bois et de livres éducatifs Montessori. Donc, en plus d’avoir énormément étoffé son vocabulaire et amélioré son élocution ces dernières semaines, il a appris à reconnaître et nommer presque toutes les lettres et sait épeler son prénom. Il s’amuse d’ailleurs avec les logos qui ornent les t-shirts de son père. Une autre de ses passions: les livres. Depuis qu’il est tout petit, on lui en achète régulièrement et il a déjà une bonne bibliothèque. Il aime feuilleter, observer chaque détail des dessins, écouter un peu l’histoire. Je dois raconter, pas lire, car il est trop pressé de tourner les pages. Il aime les aventures de Bébé Loup, la collection “Petit garçon“ (j’ai collé une étiquette sur ce titre que je trouve naze… les petites filles aussi ont envie de rouler dans un camion ou voler dans un avion, non mais!), les livres sur les formes, chiffres, noms des animaux.

    Intellectuel tu seras, mon fils
    (Nathan)

    Et sinon, je crois que je n’ai jamais autant commandé de jouets en ligne de ma vie… Depuis la mi-mars, Melchior a reçu l’équivalent de trois anniversaires et noëls, histoire de l’occuper et de le stimuler un peu plus. Tout a commencé avec l’achat d’un mini panier de basket que son père a ramené en faisant les courses hebdomadaires. J’ai renchéri avec plusieurs boîtes de Playmobil® 1-2-3, et Mickael a répondu avec un train Duplo® et son circuit. Et comme il n’a pas fait les choses à moitié, j’ai l’impression d’avoir l’équivalent de la carte des chemins de fer français dans mon salon… Je m’en fous car je me suis bien vengée… Les délais livraisons ont fortement été rallongés puisqu’on est un peu tous comme des cons à faire exploser le e-commerce ces dernières semaines mais j’ai hâte de recevoir le reste du bazar que j’ai commandé pour Melchior et me faire gentiment traiter de folle par mon mec.

    Chasseur de bulles

    En dehors des jeux, mon petit garçon aime bien participer aux tâches ménagères comme vider le lave-vaisselle, ranger casseroles et assiettes dans les placards, trier les déchets (hé oui!), mettre la table, passer le balai et jouer au petit commis de cuisine. Il se perche sur un tabouret voire s’assied sur le plan de travail et picore dans les légumes détaillés ou malaxe les oranges et me les tend pour que je les presse. J’ai hâte qu’il soit un peu plus grand pour que nous puissions préparer les repas ensemble. 

    Avez-vous déjà vu des avions en pâte à modeler aussi moches que les miens?
    (Play-Doh)

    D’un côté, j’aimerais tellement qu’il retourne à la crèche pour que je puisse souffler un peu, rattraper le retard sur mon boulot ou terminer la biographie de Karl Lagerfeld que je viens de commencer, mais d’un autre… même si je ronchonne souvent, j’adore l’avoir dans les pattes!

    Commis de cuisine en herbe
  • Ma nouvelle passion nordique

    Comme pour beaucoup d’auteurs, j’ai découvert la romancière suédoise Camilla Grebe il y a quelques mois un peu par hasard, en flânant à la Fnac ou Cultura, je ne sais plus. C’est un peu mon passe-temps préféré, surtout quand je n’ai pas le moral, d’aller me réfugier dans un endroit où les bibliothèques sont pleines à craquer pour y dénicher un ou plusieurs ouvrages. Je lis comme je respire, je m’évade entre les pages, je m’abreuve de la prose d’un ou d’une autre. 

    Bref, tout ça pour dire qu’au rayon policier, thriller et compagnie, j’ai repéré la couverture de Le journal de ma disparition de Camilla Grebe. Bon, on va être honnête, hein, mais c’est sa teinte à mi-chemin entre le bleu turquoise et le vert céladon (mes deux couleurs d’amour) qui m’a tapé dans l’œil. Ensuite, j’avoue de pas être amatrice de “littérature nordique“, pas parce que je n’aime pas mais surtout parce que je ne connais pas, mes écrivains habituels étant majoritairement français ou anglophones. Donc, j’ai lu en diagonale le résumé sur la quatrième de couverture et me suis laissée séduire. Un pari gagnant puisque j’ai vraiment aimé ce bouquin. Et le suivant. Et l’autre suivant aussi.

    Dans le TGV pour Paris, avec un chocolat froid

    Les trois ouvrages – Un cri sous la glaceLe journal de ma disparition et L’ombre de la baleine – forment une trilogie et moi, ne m’étant pas renseignée au préalable sur l’auteure, je ne les ai pas lu dans l’ordre… Et c’est pas très grave, en fait, même si je conseille quand même, pour mieux comprendre la psychologie des différents acteurs de l’intrigue et le lien entre eux, de commencer par Un cri sous la glace. Il n’y a pas de protagoniste “star“, de héros déterminé dans aucun des trois livres mais une série de personnes qui prennent la parole un peu à tour de rôle tout en poursuivant le cheminement puis le dénouement de l’enquête. La rédaction à la première personne du singulier permet de s’immerger vraiment dans les émotions, le vécu et le quotidien du narrateur même s’il change d’un chapitre à l’autre, de ressentir les événements avec plus d’intensité. On se prend vite au jeu, la tension monte gentiment et on n’a qu’une envie: tout planter pour finir de dévorer son livre. En tout cas, moi j’ai été à fond dans la lecture de chacun de ces trois ouvrages.

    Plongée dans ma lecture © Mickael Gautier

    Certains auteurs de romans policiers ont un style d’écriture très factuel, journalistique, avec des “suite à“ qui me rendent tarée à chaque deux paragraphes. Dégueulasse, quoi. Navrée d’être aussi directe mais j’aime par-dessus tout la prose fluide, bien équilibrée et suffisamment riche pour que je puisse moi aussi m’enrichir intellectuellement. C’est le cas pour le trio de Camilla Grebe dont j’aime beaucoup la plume (traduite, certes, mais bien traduite). La romancière suédoise a publié un quatrième volet intitulé L’archipel des larmes, sorti cette année en France mais dans ce format broché que je déteste tant (trop cher, trop grand, trop chiant), donc il va me falloir attendre quelques mois avant d’acheter sa version en Poche. J’ai hâte!

    Troisième volet lu, il n’y a plus qu’à attendre le suivant!